La rumeur la dit très ambitieuse, avide de reconnaissance critique et publique. Mais elle rêve d’un autre destin :

Je me fous du pouvoir. A mes débuts, j’aspirais à être une femme de l’ombre, comme Giovanna Cecchi, scénariste italienne qui a collaboré avec Antonioni, Visconti et De Sica. C’est mon héroïne.

Ses origines

Rebecca Zlotowski naît à Paris en 1980, d’un père d’origine polonaise et d’une mère venue du Maroc. Élève brillante, assidue, elle suit un trajet « hyper républicain » qui la mène à l’École normale supérieure. Mais son désir de cinéma la rattrape très vite.

Sa religion

Elle est très attachée à la culture juive, « son humour, ses rites et son imaginaire. Si je dois trouver une origine à mon désir de fiction, c’est la découverte de la Torah, un rapport au Livre très fort », dit-elle.

Sa vie sociale

Quand elle ne tourne pas ses propres films, elle conseille des amis réalisateurs et collabore à leurs scénarios. Une manière de voir le ciné ma comme un « phénomène de bande », un art collectif.

Dans sa clique, très masculin : Yann Gonzalez, Teddy Lussi-Modeste et Philippe Grandrieux, dont elle a coécrit le dernier film, Malgré la nuit.

 Rebecca Zlotowski dansant un twerk avec Lily-Rose Depp et Natalie Portman

Sa fascination du Queer

Elle a 12 ans lorsqu’une « marraine tarée » lui fait découvrir les romans de Guillaume Dustan et d’Hervé Guibert. Un choc : « Je me suis pris de passion pour la littérature homosexuelle, je dévorais les livres de Gide et de Proust. Même si je suis hétéro, j’étais attirée par cette culture queer, marginale. »

Vidéo du jour

Son caractère

Ses proches la définissent comme une jeune femme solaire, drôle et festive. Mais elle est aussi hantée par une puissante mélancolie qui se réfléchit dans chacun de ses films. « Les artistes sont de grands inconsolables », dit-elle. Sa plaie intime : la perte de sa mère, décédée alors qu’elle était encore enfant.

Très concernée par la question des inégalités entre les femmes et les hommes au sein de l’industrie du cinéma, elle a pris l’habitude d’enfoncer les portes.

Le nerf de la guerre ce sont les budgets, juge-t-elle. Les femmes ont moins accès aux films chers, et c’est là qu’il faut lutter. Quand je réalise Planétarium avec un budget assez élevé et un casting de stars, c’est presque un geste politique.

lily-rose depp, natalie portman, rebecca zlotowski

Behar Anthony/DDP USA/ABACA