Agnès, 13 ans, a été violée et assassinée samedi soir dernier par un de ses camarades du collège Cévenol du Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire. Deux jours après cette disparition, la polémique a pris le pas sur l’émotion. En effet, le présumé coupable âgé de 17 ans, était connu des services de police pour avoir été mis en examen en août 2010 pour un viol commis sur une de ses camarades de classe.

Le lycéen avait été jugé apte à réintégrer un établissement public par les psychologues

La question se pose alors de savoir si les élèves doivent faire l’objet d’un suivi judiciaire dans les établissements scolaires. La direction du collège d’Agnès, s’est dite « sidérée » de ne pas avoir été informée du passé judiciaire du camarade de la jeune fille. « Par son père, on savait qu’il avait eu des difficultés et qu’il avait passé quelques temps [en prison] dans un quartier des mineurs », a indiqué, dimanche, Jean-Michel Hieaux, le vice-président du collège.

Mais les responsables ignoraient de quelles « difficultés » il s’agissait. De plus, le lycéen avait été jugé apte à réintégrer un établissement public par les psychologues. Pour Sabine Orsel, ancienne juge des enfants, « les éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse ne sont pas censés dévoiler son passé ».

La mort d’Agnès remet en question le problème du secret de l’instruction des mineurs

Toutefois, la mort d’Agnès remet en question le problème du secret de l’instruction des mineurs en établissements publics. Pour le père de la jeune fille, il faut « travailler tous ensemble pour que le système judiciaire ne reproduise plus ça ». Matignon a ainsi annoncé une réunion de ministres autour de François Fillon qui devrait avoir lieu cet après-midi.

De même, le Garde des Sceaux Michel Mercier a ordonné l'ouverture d'une enquête pour déceler une éventuelle défaillance dans le suivi judiciaire de l'assassin présumé d'Agnès.

Vidéo du jour

De nombreuses personnalités politiques se sont prononcées pour le suivi juridique des élèves dans les établissements scolaires à l’instar de Michel Sapin, chargé du projet présidentiel du candidat PS François Hollande, qui a estimé dimanche qu'un établissement scolaire devait être informé du passé de ses élèves par l'administration judiciaire.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Doit-on communiquer les éléments des instructions en cours aux établissements ?