En Argentine, après six mois d’austérité, l’heure tourne pour Javier Milei
Bien que les promesses d’un redressement économique faites par Javier Milei aient de la peine à se réaliser, une majorité des Argentins le soutiennent encore. Il doit cependant faire vite car leur patience a des limites
Non sans rappeler le célèbre «du sang et des larmes» de Winston Churchill, le président argentin Javier Milei avait déclaré au lendemain de son ascension au pouvoir «des mois de souffrances avant le retour à la prospérité». Le graphique temps-performance de l’économie devait afficher une courbe en V, ou, en d’autres termes, montrer une chute brutale avant un relèvement spectaculaire. Un peu plus de six mois plus tard, la chute a bien eu lieu mais la remontée, prévue selon le président en avril-mai, se fait toujours attendre.
«Pour le moment, nous avons plutôt l’impression que la courbe est en L», a déclaré début juin José Urtubey président de Celulosa Argentina (1500 employés) lors d’un forum économique auquel participait le président et son ministre de l’Economie. Une crainte confirmée par Gustavo Weiss, le président de Chambre argentine de la construction, qui a affirmé lors du même forum: «Nous ne voyons aucun signe objectif montrant une prochaine récupération de l’économie». En effet, si depuis son ascension au pouvoir, Javier Milei mène une politique qui a connu un relatif succès en contenant l’inflation à quelque 5% par mois depuis avril, cette dernière n’a en revanche pas encore porté ses fruits en ce qui concerne une éventuelle reprise économique.