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Beth Shapiro, la paléogénéticienne qui veut ressusciter le dodo

La biologiste avait séquencé le génome du dodo en 2022 avec son équipe de l’université de Californie. Depuis, elle a rejoint Colossal Biosciences, une société américaine de biotechnologie dont l’objectif, controversé, est de faire revivre des espèces disparues.

Par  (San Francisco, correspondante)

Publié le 06 juillet 2024 à 17h00, modifié le 06 juillet 2024 à 21h09

Temps de Lecture 5 min.

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Beth Shapiro, le 6 juillet 2024.

En cette fin du mois de juin, Beth Shapiro est en partance pour l’île Maurice. La paléogénéticienne américaine ne se rend pas dans l’océan Indien pour se prélasser sur le sable, mais pour parler « dodo », l’iconique oiseau disparu depuis près de quatre siècles. Elle compte explorer des sites potentiels où il pourrait être réintroduit, ce qui, selon elle, aurait « une cascade de conséquences positives » pour toutes les espèces locales menacées par le changement climatique.

Biologiste moléculaire de renom, spécialiste de l’ADN ancien, Beth Shapiro vient d’être recrutée par Colossal Biosciences, une société de biotechnologie et de génie génétique qui prétend ressusciter des espèces disparues telles que le dodo, le mammouth laineux et le loup de Tasmanie (ou thylacine). Pendant son séjour à Maurice, elle a prévu de rencontrer des responsables gouvernementaux, des entrepreneurs et la Mauritian Wildlife Foundation, la principale ONG locale de protection des espèces. Il doit être question du dodo, mais aussi de son cousin le pigeon rose (Nesoenas mayeri), un spécimen rare sur lequel la chercheuse compte pour compléter le puzzle de la reconstitution de l’espèce disparue – un projet controversé, dont nul ne peut prédire s’il aboutira jamais.

Jusqu’en avril, Beth Shapiro enseignait à l’université de Californie à Santa Cruz dans le département d’écologie et de biologie évolutive. A partir de l’ADN ancien, son laboratoire étudiait la manière dont les écosystèmes ont changé en même temps que le climat. Quand elle a décidé de rejoindre Colossal Biosciences, la start-up fondée en 2021 par l’investisseur Ben Lamm et George Church, pionnier des techniques d’édition du génome, son saut dans le secteur privé a étonné ses collègues. « Certains ont suggéré qu’il s’agissait d’une crise de la quarantaine, dit-elle en souriant. Et c’est peut-être le cas. »

« Jouer un rôle plus percutant »

A 48 ans, Beth Shapiro, lauréate en 1999 d’une bourse Rhodes pour étudier à l’université d’Oxford (Royaume-Uni), puis dix ans plus tard d’une Genius Grant de la Fondation MacArthur, entre autres distinctions, a déjà une carrière scientifique brillante, le plus souvent hors des sentiers battus. Elle collectait des fossiles d’os de bisons dans le permafrost de l’Arctique, à une époque où il paraissait fou d’essayer de récupérer des séquences d’ADN à partir de substances mortes depuis des dizaines de milliers d’années – en espérant les reconstituer pour éclairer l’évolution d’écosystèmes entiers. Avec son équipe, elle a séquencé le génome du dodo en 2022.

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