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La sous-représentation des femmes dans les filières scientifiques trouve sa source dès l’école primaire

Selon un rapport de l’Académie des sciences, publié le 18 juin, la faiblesse de la formation en sciences des enseignants du premier degré peut véhiculer une « image négative » de ces matières « particulièrement chez les filles ».

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Publié le 26 juin 2024 à 06h00, modifié le 26 juin 2024 à 10h13

Temps de Lecture 3 min.

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Comment faire en sorte que le monde de la recherche tende vers une plus grande parité ? A son tour, l’Académie des sciences s’est posé cette question en créant, en 2022, un groupe de travail, Femmes et sciences. Son rapport, qui mêle constats et recommandations, a été publié le 18 juin.

Le titre de ce document, « Sciences : où sont les femmes ? », n’exagère pas une situation provoquée par une réticence des filles pour les disciplines scientifiques qui trouverait son origine dès l’école primaire. Pour ce groupe de travail, la faiblesse de la formation disciplinaire en sciences des professeurs des écoles est un problème central, au point d’en faire sa recommandation prioritaire parmi les dix-sept formulées.

Alors que quasiment neuf enseignants du premier degré sur dix sont des femmes, ce manque d’aisance dans les domaines scientifiques risque de transmettre une « image négative » de la matière, « tout particulièrement aux filles », lit-on dans ce rapport. Cette méfiance à l’égard des sciences s’aggrave au cours des années de collège et de lycée, et se traduit notamment par un manque de confiance en soi, notamment en mathématiques, plus prononcé chez les filles.

En classe de 6e, si 60,2 % des filles disent être « d’accord » ou « tout à fait d’accord » avec la proposition « je pense avoir réussi le test de mathématiques », elles ne sont plus que 48,5 % à dire de même en classe de 2de générale et technologique. Surtout, l’écart avec les garçons se creuse. Ce sentiment de réussite des filles, de 16 points inférieur à celui des garçons à l’entrée au collège, se retrouve 19 points en dessous en classe de 2de.

Il n’est guère étonnant dans ces conditions de voir à quel point les choix de spécialités en classes de 1re et de terminale sont genrés. Ce phénomène se serait aggravé à l’occasion de la réforme du lycée de 2019. « En 2022, 49 % des filles de terminale générale n’ont choisi aucun enseignement de spécialité scientifique parmi les deux choix possibles [les élèves choisissent trois spécialités en 1re et en gardent deux en terminale], contre seulement 28 % des garçons », note le rapport de l’Académie des sciences. Le collectif Maths et sciences, qui réunit des associations d’enseignants et de chercheurs, évoque, dans une note elle aussi publiée le 18 juin, une « aggravation inédite des inégalités liées au genre ».

Entre 2019 et 2023, les effectifs scientifiques de terminale générale ont chuté de plus de 20 %, avec en outre une moindre proportion d’élèves suivant plusieurs disciplines scientifiques, relève ce collectif. « La part des filles a chuté dans tous les parcours scientifiques, passant de 47,5 % à 38 % pour les élèves scientifiques suivant au moins six heures de maths », lit-on dans cette note. D’après les chiffres de la rentrée 2023 publiés par le ministère de l’éducation, les choses se sont un peu améliorées par rapport à 2022, mais le déficit reste réel.

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