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Sur la base de lancement de Xichang, l’ambition sans limite de la Chine dans la course à l’espace

La mission spatiale SVOM, qui a débuté le 22 juin, prévoit d’explorer les sursauts gamma. Pékin espère réaliser une centaine de lancements en 2024, un peu moins que les Etats-Unis, et entend désormais faire la course en tête dans le spatial.

Par  (Xichang, envoyé spécial)

Publié le 23 juin 2024 à 19h00, modifié le 24 juin 2024 à 13h49

Temps de Lecture 5 min.

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Une fusée Longue Marche 2-C transportant un satellite développé conjointement par la Chine et la France, baptisé SVOM, décolle d’une base spatiale à Xichang (Chine), le 22 juin 2024.

Cinq, quatre, trois, deux, un… Dans un fond de vallée du Sichuan, dans l’ouest de la Chine, le propulseur commence à cracher ses flammes. La fusée Longue Marche 2-C s’arrache de son pas de lancement, s’élève dans un bruit fracassant et disparaît rapidement dans les nuages bas. Le grondement s’estompe, la fumée se dissipe. D’abord tendus, les femmes et hommes en uniforme bleu éclatant de l’Administration spatiale nationale de Chine ont désormais le regard satisfait. Comme habitués à voir tant de temps de travail en amont s’échapper vers le ciel en quelques instants. La Chine entend réaliser une centaine de lancements cette année, après en avoir effectué 67 en 2023. Moins que les Américains (109) grâce à SpaceX, mais bien plus qu’aucun autre pays – la Russie était troisième avec 19 lancements.

Depuis la base de Xichang, la fusée vient d’emporter, ce samedi 22 juin, un satellite franco-chinois, le SVOM. Derrière ce nom étrange se cache une ambitieuse mission d’observation des sursauts gamma, des émissions colossales d’énergie qui se produisent notamment lors de la mort d’étoiles géantes et qui, ne nous parvenant que maintenant, ont eu lieu il y a des milliards d’années. La poursuite de leur étude pourrait éclairer sur l’histoire de l’Univers. En amont, il a fallu dix-huit ans de travail entre la France et la Chine. Désormais en place, le satellite détectera bientôt ces rayons sur lesquels pourront plancher les astronomes au sol.

Ce lancement à peine célébré, la Chine pourrait se féliciter ces prochains jours d’un autre succès. Les échantillons que sa mission Chang’e-6, du nom de la déesse chinoise de la Lune, a prélevés début juin sur la face cachée du satellite naturel de la Terre devraient atterrir en Mongolie-Intérieure autour du 25 juin. Deux kilos de roche et de poussière prélevés par une foreuse dans le cratère Apollo, situé dans la zone Pôle Sud-Aitken, le plus grand bassin d’impact du Système solaire. Un poids modeste mais qui pourrait aider à comprendre pourquoi les deux faces, visible et cachée, de la Lune sont si différentes, la croûte de la seconde étant de vingt kilomètres plus épaisse.

Un drapeau chinois sur la Lune

Pour cette mission lunaire qu’elle qualifie de « complexe », la Chine a dû relever des défis techniques. Pour communiquer avec cette face non visible, il faut d’abord placer un satellite en orbite lunaire qui sert de relais de communication, ce qu’elle avait fait en mars. Et, pour rapporter les échantillons, elle a dû réussir un nouveau rendez-vous entre le module de remontée de la Lune et celui, en attente en orbite, de retour vers la Terre, ce qu’elle était déjà parvenue à faire en 2020. Au passage, le drapeau rouge aux cinq étoiles jaunes a été planté sur la face éloignée. Fait de fibres de basalte pour résister aux températures extrêmes, il pourrait rester là pour plus de dix mille ans, se sont félicités les ingénieurs chinois, en attendant de fêter cette « première ».

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