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Législatives 2024 : « Loin de la “clarification” attendue, le scrutin plonge le pays dans le brouillard »

Confronté à une Assemblée fragmentée en trois blocs, dont aucun ne s’impose, Emmanuel Macron retrouve un espace institutionnel, alors qu’il aurait pu tout perdre. Mais pour desserrer son corset, il n’a pas hésité à brutaliser le pays, explique dans sa chronique au « Monde » la journaliste Solenn de Royer.

Publié le 08 juillet 2024 à 10h40, modifié le 08 juillet 2024 à 20h10 Temps de Lecture 4 min. Read in English

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Gabriel Attal à l’hôtel Matignon, le 7  juillet 2024.

En annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin, Emmanuel Macron attendait une « clarification ». Elle s’est produite sur un point, un seul : les Français ont montré qu’ils ne voulaient pas du Rassemblement national au pouvoir. Le front républicain, pourtant bâti à la hâte et lesté de consignes disparates (barrage contre le RN versus le « ni RN, ni LFI »), a pleinement fonctionné, et c’est le seul grand vainqueur de la soirée. Pour le reste, le résultat des urnes fait entrer la France dans le brouillard, l’inconnu. Divisée, l’Assemblée nationale n’est pas gouvernable, à moins d’un accord entre le Nouveau Front populaire (NFP) et Ensemble, qui ont pourtant passé des années à durement s’affronter, LR – précédente force d’appoint – et le RN ayant déjà dit qu’ils refuseraient de bâtir un accord avec les macronistes.

Quant aux deux blocs, le NFP et Ensemble, ils sont divisés en leur sein, qu’il s’agisse de l’orientation idéologique ou stratégique. Confronté au défi de trouver une majorité absolue pour appliquer son programme, le plus dur commence pour le bloc de gauche, dominé par un Jean-Luc Mélenchon de plus en plus contesté, qui a dit refuser toute négociation. De son côté, s’il évite la déroute annoncée, le bloc central – sauvé par le front républicain – sort affaibli du scrutin, avec une centaine de députés en moins. Ce bloc se montre aussi divisé, entre aile droite et aile gauche, sur fond de puissante rivalité entre les héritiers, qui se sont autonomisés du président dimanche soir.

En appelant à une « nouvelle ère », Gabriel Attal, qui entretient des relations exécrables avec Emmanuel Macron, prend date pour la suite. Il en profite pour se distinguer de son rival Gérald Darmanin, qui avait assuré ne pas rester un jour de plus au gouvernement au lendemain du 7 juillet : le premier ministre, lui, se pose en homme de « devoir », prêt à rester le temps qu’il faut, dans la perspective des Jeux olympiques. Quant à Edouard Philippe, il a sèchement regretté que la décision de dissoudre ait conduit à une « grande indétermination », qui fait « courir au pays un péril que personne ne doit sous-estimer ».

Une psychanalyse à ciel ouvert

Ironie de l’histoire, à l’issue d’une présidence impérieuse de sept ans, la dissolution ouvre la voie à une démocratie parlementaire renforcée, avec le retour ou la réélection à l’Assemblée de nombreux poids lourds (François Hollande, Laurent Wauquiez, Elisabeth Borne, Gabriel Attal…). Le président, qui avait tant de fois promis qu’il changerait de gouvernance, se voit contraint par les Français de faire autrement : il devra accepter que le centre du pouvoir bascule au Parlement, tout comme une forme de cohabitation avec son premier ministre, qui dépendra de l’Assemblée, plus de lui.

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