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Emmanuel Macron face à la malédiction du second mandat

Après sept années au pouvoir, le chef de l’Etat, qui ressort affaibli de la dissolution de l’Assemblée nationale, semble rattrapé par un mal ancien, qui a déjà touché plusieurs de ses prédécesseurs.

Publié le 08 juillet 2024 à 20h14, modifié le 09 juillet 2024 à 09h07 Temps de Lecture 3 min.

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Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse tenue à la suite de sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale, à Paris, le 12 juin 2024.

Le second mandat d’Emmanuel Macron risque bien de prendre, cette semaine et pour de longs mois, une tournure politique incertaine, voire chaotique. Une coalition désavouée, une majorité perdue, le risque d’être réduit, pendant trois années, à « inaugurer les chrysanthèmes », une popularité qui dégringole comme au temps des « gilets jaunes »… Le chef de l’Etat est, semble-t-il, rattrapé par la malédiction du second mandat. Comme d’autres avant lui.

C’est un mal ancien, en effet. Sous la IIIe République (1875-1940), aucun des deux présidents de la République concernés n’est même parvenu à aller au bout. En 1887, moins de deux ans après sa réélection, Jules Grévy (1807-1891) est poussé à la démission par « le scandale des décorations » : son gendre avait pris la fâcheuse habitude de profiter de son accès privilégié à l’Elysée pour organiser un juteux trafic de nominations à la Légion d’honneur. « Ah ! quel malheur d’avoir un gendre ! », s’amusa-t-on dans le Tout-Paris. Quant à Albert Lebrun (1871-1950), réélu en 1939, il quitte sa charge l’année suivante, chassé du pouvoir par Philippe Pétain (1856-1951).

Depuis 1958, trois présidents de la République ont accompli un second mandat. Charles de Gaulle (1890-1970), François Mitterrand (1916-1996) et Jacques Chirac (1932-2019) ont cependant tous quitté l’Elysée dans une ambiance crépusculaire. L’usure du pouvoir, l’âge, voire la maladie ont à chaque fois miné la stature du chef de l’Etat.

« Dix ans, ça suffit »

Le premier a démissionné en 1969, après avoir perdu un référendum entérinant une réforme du Sénat et la création des régions. Peu après minuit, ce jour-là, Charles de Gaulle annonce par communiqué : « Je cesse d’exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd’hui à midi. » Après dix ans passés au pouvoir, le général est usé. En mai 1968, la révolte de la jeunesse l’a désarçonné. Tandis que l’autorité de son premier ministre Georges Pompidou s’impose, de Gaulle a peiné à reprendre la main. Les slogans « Charlot est fini » et « Dix ans, ça suffit » ont fleuri dans Paris.

Elu en 1981 et réélu en 1988, François Mitterrand voit le vent tourner en 1991. Les Français ne comprennent pas le départ du premier ministre Michel Rocard, remplacé par la très impopulaire Edith Cresson. Ce second septennat sera marqué par le suicide du premier ministre Pierre Bérégovoy ou du conseiller François de Grossouvre, à l’Elysée, et les controverses diplomatiques (qu’il s’agisse du « putsch de Moscou » ou du Rwanda).

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