LA LISTE DE LA MATINALE
Porte ouverte sur les Pyrénées, voisine du Pays basque, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques vit dans l’ombre parfois écrasante du « bon roi Henri ». Mais c’est aussi une ville douce au quotidien, admirablement située entre mer et montagne.
Le château du roi de Navarre
![Le château de Pau.]( https://img.lemde.fr/2024/03/05/0/0/4288/2848/630/0/75/0/714ee2f_1709629394796-chateau-pau-2012a-d-guilhamasse.jpg 1x, https://img.lemde.fr/2024/03/05/0/0/4288/2848/1260/0/45/0/714ee2f_1709629394796-chateau-pau-2012a-d-guilhamasse.jpg 2x)
A tout seigneur tout honneur. C’est lui le vrai roi de la ville, celui qui la rend unique. On y monte depuis la gare, le long d’une pente couverte de palmiers, de bananiers et de magnolias, par le très populaire funiculaire, qui charrie gratuitement, et depuis 1908, 500 000 passagers par an. Sur 1,8 kilomètre de long, du parc Beaumont jusqu’au château natal d’Henri IV, s’ouvre une façade sur la montagne : le boulevard des Pyrénées. Les Palois l’ont bien compris, qui l’envahissent tous les soirs au moment du coucher du soleil, en CinémaScope et Technicolor, et s’assoient aux terrasses qui s’y multiplient. Le plus fascinant est sans doute la façon dont, selon le temps, l’ensoleillement, la présence ou non de brume, les Pyrénées étincellent dans leur lumineuse blancheur ou disparaissent totalement, comme si un prestidigitateur malin jouait avec nos sens. Pau n’aurait que cela pour elle que le déplacement serait déjà justifié.
A l’une de ses extrémités, on peut s’arrêter au château natal d’Henri IV, forteresse médiévale réaménagée et embellie au XIXe siècle. Toute la légende de « nouste Henric » y est présente, de la carapace de tortue qui lui servit de berceau à la poule au pot, de « Paris vaut bien une messe » à sa bonhomie, sa paillardise et son manque d’hygiène. Une très belle collection de tapisseries des Gobelins orne les murs, une immense table pouvant accueillir cent couverts impressionne. La cour Phébus en particulier, ornée d’un péristyle construit sous Louis-Philippe, a un charme fou.
Un autre Béarnais hante ces lieux : Jean-Baptiste Bernadotte, maréchal d’Empire devenu roi de Suède, qui épousa un amour de jeunesse de Napoléon et le trahit en combattant avec les coalisés. Un Musée Bernadotte a été ouvert en ville dans la maison natale du maréchal, rue Tran.
Aux halles, « tétons » et « galipettes »
![Les halles de Pau.]( https://img.lemde.fr/2024/03/05/0/0/4128/2752/630/0/75/0/15e187c_1709629454915-03-halles-de-pau-a-pierre-antoine-lalaude-ville-de-pau.jpg 1x, https://img.lemde.fr/2024/03/05/0/0/4128/2752/1260/0/45/0/15e187c_1709629454915-03-halles-de-pau-a-pierre-antoine-lalaude-ville-de-pau.jpg 2x)
C’est aujourd’hui the place to be, le quartier où les Palois aiment à se retrouver. Sorties de terre en 2017, récompensées par les WAN Awards, un prix international d’architecture, divisées entre un marché permanent et un « carreau des paysans » qui accueille des producteurs itinérants, les halles affichent de grands espaces et des façades vitrées qui laissent entrer le soleil. Là s’étale la fine fleur de la gastronomie locale, assez peu végane, il faut bien le dire : andouillette, foie gras, jambon Henri IV à l’ail et au jurançon, boudin béarnais et, pour les becs plus sucrés, « coucougnettes », « tétons », « galipettes » et autres bonbons chocolatés de la maison Miot.
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