Dans un abri en pierres niché dans la végétation, la propriétaire de Tinhela610 enjoint les six participants à se concentrer sur leur souffle. Clochettes de relaxation et bol tibétain à portée de main, Holly Niemela et son groupe sont installés en tailleur sur des coussins. La sexagénaire américano-finlandaise s’est formée au yoga et à la méditation dès les années 1980, notamment au Nouveau-Mexique et en Inde. Mais c’est en France qu’elle a vécu la majeure partie de sa vie.
En 2015, avec son conjoint, Edouard Payen, un ex-banquier féru de qi gong, de judo et de karaté, ils se sont lancés dans un projet relevant de ce que certains nomment le « tourisme alternatif ». « Nous voulions créer un lieu où les gens pourraient venir se ressourcer et se reconnecter à l’essentiel », résume-t-elle. Ils achètent alors une grande parcelle forestière au nord du Portugal, à environ une heure et demie de route de Porto, dans la région de Trás-os-Montes, réputée pour sa nature préservée. « Quand je suis venue la première fois, l’ancien propriétaire avait une hache et une arme à l’arrière de son pick-up, se souvient-elle, amusée. C’était un autre monde ! »
Après un long chantier, le couple a accueilli ses premiers hôtes il y a quelques mois. La route bordée de genêts serpente dans la pinède, par endroits à flanc de colline, fendant un paysage de garrigue ponctué par quelques villages aux maisons colorées, des fermes éparses et des petits vignobles. Une pancarte suspendue devant un pont de bois marque l’entrée de Tinhela610. Le domaine porte le nom du torrent qui le sillonne, accolé à l’altitude des lieux, 610 mètres.
Au bout d’une piste menant à un portail de fer, un escalier de bois en pente douce permet de descendre au cœur d’un cirque naturel. Là, quelques cabanes en bois d’inspiration scandinave se dressent au bord de l’eau, fondues dans un décor de forêt rocheuse. Prévues pour deux personnes et pourvues de lits jumeaux douillets que l’on peut juxtaposer, elles sont simplement équipées de quelques étagères en bois blond et d’une vasque sans robinet, afin de procurer une expérience au plus proche de la nature. De larges fenêtres s’ouvrent sur la vallée et laissent entrer une lumière filtrée par les feuillages.
Légumes du potager et saines lectures
Où que l’on se trouve, on perçoit le son relaxant du torrent qui coule. Pour la toilette, les hôtes peuvent remplir un broc en métal émaillé à l’eau de la fontaine en pierre située à l’extérieur. Ou se laver dans une grande salle de bains aux murs noirs de style japonais, selon le rituel ancestral qui consiste à faire alterner l’eau chaude réceptionnée dans un baquet avec le jet froid de la douche. La pièce comprend également un sauna.
Il vous reste 42.55% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.