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Vous aimez Camille Claudel, vous aimerez Nogent-sur-Seine

Le musée qui lui est consacré rend justice à la sculptrice émouvante longtemps restée dans l’ombre de Rodin. La ville, où elle a reçu ses premiers cours, considérée comme son lieu de naissance artistique, fait un très agréable but de balade.

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Publié le 30 juin 2024 à 14h00, modifié le 01 juillet 2024 à 15h58

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Nogent-sur-Seine (Aube), vue du quai Carbonel.

On associe souvent Camille Claudel à Auguste Rodin, dont elle fut à la fois la collaboratrice, l’amante, le modèle et l’inspiratrice. On l’associe à Paris, à son dernier atelier quai de Bourbon, sur l’île Saint-Louis, qu’elle ne quitta qu’en 1913 pour un internement psychiatrique près d’Avignon. Pourtant, il est une ville qui perpétue le souvenir de la sculptrice virtuose et dont le musée à son nom renferme sa plus grande collection d’œuvres au monde. Il faut dire que le catalogue raisonné de Camille Claudel ne comporte que quatre-vingt-dix numéros. L’artiste perdit beaucoup de temps, consumée par sa relation avec Rodin. Elle détruisit beaucoup de sculptures dans ses accès de détresse. Et cessa définitivement de travailler à 48 ans.

Cette ville, c’est Nogent-sur-Seine (Aube), lovée dans une boucle du fleuve, à une centaine de kilomètres de la capitale. Aux confins de la Brie et de la Champagne, c’est une jolie sous-préfecture aux maisons anciennes dont certaines, à pans de bois, sont pluricentenaires. Ici vécut Camille Claudel adolescente dans une demeure bourgeoise. Elle était la fille aînée du conservateur des hypothèques. Sa vocation pour la statuaire se manifesta très tôt, et le grand sculpteur local, Alfred Boucher, repéra son talent. Il fut plus tard son professeur, à Paris.

En 2017, Claudel est ainsi revenue à Nogent grâce à l’achat par la municipalité de la collection de Reine-Marie Paris, sa petite-nièce. Depuis sept ans, le musée conçu par Adelfo Scaranello occupe tout un îlot du centre-ville, englobant l’ancienne maison familiale. Par analogie avec la terre argileuse, que Camille Claudel malaxait ardemment pour former ses figures, et qu’elle allait même récupérer à main nue comme on le voit au début du film réalisé par Bruno Nuytten (Camille Claudel, 1988), l’architecte a employé une brique artisanale qui rappelle celle décorant certaines façades locales. C’est une création contemporaine qui s’insère avec grâce dans le tissu ancien.

Voyage dans la statuaire

Dans le hall du musée, on est accueilli par un grand bronze de Camille Claudel, Sakountala, un couple enlacé, l’homme et la femme s’abandonnant l’un à l’autre. Avant d’accéder aux œuvres de la sculptrice, le parcours propose un voyage dans la statuaire de la fin du XIXe siècle. Les œuvres d’Alfred Boucher dialoguent avec celles de Paul Dubois, autre sculpteur nogentais. C’est l’époque où les statues prennent possession de l’espace public. On modèle le corps en mouvement, la silhouette féminine et les humains au travail. Dans une longue salle à la manière d’un atelier, Rodin et Claudel proposent chacun une Femme accroupie. « Celle de Claudel est plus chaste, mais tout aussi expressive », estime Cécile Bertran, directrice du musée.

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