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Nouvelle présentation au cabinet de travail dans le Harmas de Jean-Henri Fabre à Sérignan-du-Comtat.
AGNÈS IATZOURA / MNHN

En Provence, le musée Jean-Henri Fabre et le Naturoptère vont ravir les naturalistes

Par  (Sérignan-du-Comtat [Vaucluse])
Publié le 01 juin 2024 à 08h00, modifié le 01 juin 2024 à 11h30

Temps de Lecture 5 min.

Pour gagner Sérignan-du-Comtat, village de pierre ocre du Vaucluse, il faut d’abord franchir le cours de l’Eygues, qui coule depuis les Baronnies provençales. Bordée de saules, d’aulnes et de frênes, la rivière est un royaume caillouteux, et pourtant riche. En s’attardant sur ses rives, les visiteurs attentifs apercevront peut-être un cordulégastre annelé, grosse libellule noir et jaune aux yeux verts, ou, pour les plus chanceux, une écaille chinée, magnifique et rarissime papillon à l’allure de zèbre. En relevant les yeux, au-delà des pieds de vigne éclatant dans la lumière printanière, on tombera sur le massif d’Uchaux, qui domine le village, au nord.

Son altitude est modeste (281 mètres), mais sa géologie particulière, mélange de calcaire et de silice, lui permet d’accueillir chênes kermès et cistes blancs, bruyères et arbousiers. En déambulant dans le bois, heureux ceux qui tomberont nez à nez avec une magicienne dentelée, le plus gros insecte européen, féroce prédateur de criquets et de mantes religieuses. A défaut de lui jeter un sort, ce spectaculaire animal hypnotisa sans doute Jean-Henri Fabre (1823-1915), l’un des plus grands entomologistes français du XIXe siècle, qui choisit cette localité pour vivre et étudier de plus près l’entomofaune de ce morceau de Provence.

Sur la terrasse du vaste mas qu’il acquit en 1879, il y a longtemps que la « cage aux fauves » n’enferme plus d’insectes féroces. Devant la longue caisse vitrée, ainsi nommée par le naturaliste, on se plaît pourtant à imaginer le spectacle de scorpions languedociens se livrant d’homériques batailles. La maison et le jardin de ce savant, l’un des pères de l’éthologie (la science du comportement animal), botaniste et grand pédagogue, est semé d’ingénieux dispositifs inventés pour mieux observer les mœurs des petites bêtes : le pourrissoir pour lorgner les nécrophages à l’œuvre ; l’observatoire à minotaure typhée, un long tube en verre rempli de terre pour suivre la vie du coléoptère ; la ruche à osmies, des abeilles sauvages…

C’est que Jean-Henri Fabre n’aimait pas les insectes morts, mais bien vifs. Son terrain de jeu fut l’arrière de son jardin, une vaste friche, harmas en provençal. Observer ces animaux à domicile, quel luxe ! « C’était son laboratoire à ciel ouvert », note Max Lebataille, jardinier de l’harmas, propriété du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) depuis un siècle, qui a rénové, pour les deux cents ans de la naissance du naturaliste, une partie du jardin et la scénographie intérieure de la demeure.

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