« Bien qu’il ne soit pas impressionniste, l’Américain Whistler a entretenu des liens étroits avec Edgar Degas et Claude Monet, qu’il a aidé à exposer à Londres. Il a étudié avec lui et Renoir à l’académie de Charles Gleyre », détaille Philippe Platel, directeur du festival Normandie impressionniste, dont fait partie l’exposition « Whistler, l’effet papillon ». Peintre cosmopolite célébré de son vivant, James Abbott McNeill Whistler (1834-1903) arbore un costume de dandy, un monocle et une mèche blanche caractéristique. Ami de Stéphane Mallarmé et d’Oscar Wilde, modèle proustien du peintre Elstir dans A la recherche du temps perdu, il influence ses contemporains et ses continuateurs, à tel point qu’on parlera même de « whistlérisme ».
D’abord inspirées par le réalisme d’Edouard Manet ou de Gustave Courbet, ses toiles évoluent lentement vers l’abstraction. Cette saison, le Musée des beaux-arts de Rouen met à l’honneur l’un de ses tableaux figuratifs emblématiques, Arrangement en gris et noir n° 1, dit aussi Portrait de la mère de l’artiste, conservé au Musée d’Orsay. Les œuvres de Claude Monet, de Jacques-Emile Blanche et de Paul-César Helleu, tous actifs en Normandie, font partie de l’exposition.
« L’aura de Whistler s’étendait dans toute l’Europe », souligne Philippe Platel. Le voyage vers la disparition de la figure est accompagné d’œuvres d’Eugène Carrière (« une Place Clichy, la nuit, qui est une abstraction totale ») et d’un tableau de Mark Rothko, qui a fait le voyage depuis la Tate Modern de Londres.
Au gré d’un parcours de sept salles, James Abbott McNeill Whistler dialogue aussi avec la photographie (clichés d’Alfred Stieglitz, cyanotypes de Paul Burty-Haviland), la sculpture (muse drapée de Rodin en hommage à Whistler) ou l’art japonais que l’artiste collectionnait. Cette riche exposition met en lumière un peintre à redécouvrir et tisse des liens pluridisciplinaires sur plus d’un siècle de création.
« Whistler, l’effet papillon », Musée des beaux-arts, esplanade Marcel-Duchamp, Rouen (Seine-Maritime), jusqu’au 22 septembre. mbarouen.fr/fr/expositions/whistler-l-effet-papillon. normandie-impressionniste.fr
Un café convivial
« Prélude est fréquenté par la communauté culturelle de Rouen. L’intérieur est douillet en hiver et la terrasse appréciée aux beaux jours. Outre ses cafés savamment sélectionnés et ses bowls sains et roboratifs, Prélude a créé pour le festival Normandie impressionniste un gâteau aux coquelicots, en référence aux Coquelicots, de Claude Monet. A travers la Normandie, le festival convie à cent cinquante expériences gustatives inspirées de l’impressionnisme, en hommage aux 150 ans du mouvement. »
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