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Chambre « Mauresque » de l’hôtel Lilou. Le 15 Mars 2024.
Stéphanie Davilma pour M Le magazine du Monde

Un hôtel au charme d’Hyères

Par 
Publié le 25 avril 2024 à 19h00

Temps de Lecture 5 min.

Il y a Hyères la méridionale, avec son centre médiéval, sa presqu’île de Giens et ses trois îles d’or : Porquerolles, Port-Cros et le Levant. Hyères la fertile, car depuis le XIXe siècle et l’implantation de plantes exotiques – des palmiers notamment –, sa place reste prédominante en matière de floriculture. Hyères la culturelle, inspiratrice des artistes et dotée de deux importants centres d’art contemporain : la Villa Carmignac et la Villa Noailles. Il y a aussi Hyères la thermale, ses avenues parsemées de bâtisses Belle Epoque, d’hôtels particuliers et de palaces déchus, témoins d’un temps où l’aristocratie y descendait en villégiature ou en cure.

Au numéro 7 du boulevard Pasteur, l’Hôtel des Etrangers, construit en 1890 et rebaptisé par la suite Hôtel du Parc, fut un de ces établissements cossus fréquentés par une clientèle fortunée venue goûter au climat doux de la surnommée « Cité des palmiers ». Toujours en activité jusqu’à ce que David Pirone l’acquière, ce fleuron du tourisme balnéaire d’hier avait perdu son charme d’antan. Au terme de trois années d’importants travaux de consolidation structurelle et d’aménagement intérieur, il retrouve de sa superbe.

L’édifice de style classique haussmannien se compose d’une partie historique de trois étages, par la suite agrandie dans son prolongement, si bien qu’une collection de volets bleu gris à persiennes s’aligne côté rue. Sa façade, classée, a été repeinte, suivant la tradition et l’injonction des architectes des bâtiments de France, à la chaux blanc crème, ou ocre rose pour le rez-de-chaussée et l’encadrement des fenêtres à fronton.

La façade de l’hôtel Lilou, à Hyères, le 9 avril  2024.

L’entrée se fait par une porte voûtée au-dessus de laquelle une élégante marquise en fer forgé déploie son éventail de verre. Bienvenue à l’Hôtel Lilou ou Chez Lilou ? « J’ai choisi un ­prénom pour mieux signifier qu’il s’agit d’un lieu ouvert à la clientèle locale, signale David Pirone. Avec ma femme, Lisa, nous avons deux fils, et si nous avions eu une fille nous aurions voulu l’appeler Lilou. »

Les projets de ce natif de Toulon – qui, après avoir fait ses armes dans la restauration entre Paris, Marseille, Saint-Tropez, est revenu à Hyères – sont comme ses enfants, et il veille de près à leur gestation. Le premier, Le Marais, a vu le jour en 2013 sur la plage du Ceinturon. Dans la mise en scène de ce grand restaurant, la passion de David Pirone pour le design a pu s’exprimer : tables Jean Prouvé, chaises Philippe Starck, canapé Ron Arad, fauteuils Patricia Urquiola… Puis, en 2018, un premier hôtel dans le port de l’Ayguade, La Reine Jane, sera pour lui l’occasion « de faire connaître autrement ceux qui dessinent les objets et le mobilier, en leur confiant un exercice d’architecture intérieure ».

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