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Venice, Italy, March 2024 - Galerie Negropontes in Venice: Leading restoration by Studio Barman architects, renewing the 19th-century Palazzina Masieri, once redesigned by Carlo Scarpa in the '80s. Sophie Negropontes debuts a dual exhibition in March 2024.
Matteo de Mayda pour M Le magazine du Monde

A Venise, le réveil d’un palais endormi

Par 
Publié le 20 avril 2024 à 05h00, modifié le 03 juillet 2024 à 10h45

Temps de Lecture 3 min.

Les amoureux de Venise le sont aussi de Carlo Scarpa. Et même s’ils ignorent tout de l’architecte italien né en 1906 et mort en 1978, ils suivent à la trace son œuvre, méconnue, ce drôle de mélange entre passé et modernisme. Place Saint-Marc, ils regardent, étonnés, par la vitrine du Showroom Olivetti, son escalier fait de palettes de marbre. A la Fondation Querini Stampalia, ils observent l’étonnant et astucieux système conçu pour protéger le hall du palazzo d’une éventuelle aqua alta, quand le niveau de l’eau de la lagune monte. Dans les Giardini, bondés ces jours-ci avec l’ouverture de la Biennale de Venise, le pavillon du Venezuela surprend avec son béton et ses baies vitrées. Bref, Carlo Scarpa est partout à Venise.

Mais comme tout grand maître, il surprend en permanence. Comme la ville qui l’a vu naître. La preuve au fond d’une ruelle non loin de la basilique dei Frari et de l’université Ca’Foscari. Il faut sonner, passer une grille discrète et voilà le petit émerveillement, de ceux que la lagune sait si bien provoquer. Ici, la galerie parisienne Negropontes, qui a coutume de mêler design, métiers d’art et création contemporaine, a ouvert fin mars une antenne, dans un palais du XVIIsiècle dont l’intérieur a été conçu par Carlo Scarpa.

Mais d’abord, la vue : le Grand Canal qui se déploie dans toute sa splendeur, l’axe du bâtiment faisant qu’on voit moins les palais en face que l’eau elle-même, donnant l’illusion de flotter. Le bâtiment est une palazzina, un petit hôtel particulier. Et son histoire est, justement, particulière. Au milieu du XXsiècle, l’architecte américain Frank Lloyd Wright avait imaginé une rénovation complète des lieux, et rêvait d’en faire un lieu d’accueil et une maison d’hôte pour les étudiants de l’Institut universitaire d’architecture de Venise (IUAV).

Aux manettes, l’ingénieur Paolo Masieri, qui avait décidé d’ouvrir une fondation à la mémoire de son fils Angelo, jeune architecte mort dans un accident de voiture à l’âge de 31 ans. Le projet, trop ambitieux sans doute parce qu’il modifiait l’extérieur du bâtiment, ne reçoit pas la bénédiction de la municipalité de Venise. D’autres projets sont retoqués.

Une patte délurée, étrange, baroque

En 1968, Carlo Scarpa entre dans la danse. Il envisage de ne rénover que l’intérieur et de laisser intacte la façade. Les travaux démarrent en 1972 et s’achèvent en 1983, cinq ans après sa mort. Pendant ­quarante ans, les lieux restent dormants. « Venise est une ville où le passé, le présent et le futur s’entrecroisent », estime Sophie Negropontes.

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