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Le Grau du Roi, plage et phare de l’Espiguette.
JO PESENDORFER / GARD TOURISME

Le phare de l’Espiguette, un bout du monde au milieu des dunes

Par  (Le Grau-du-Roi (Gard))
Publié le 16 mars 2024 à 06h00, modifié le 18 mars 2024 à 11h55

Temps de Lecture 5 min.

En cette fin d’hiver, sous le ciel tourmenté, il faut s’accrocher à la rambarde pour ne pas décoller. Sur le balcon qui ceint le sommet du phare de l’Espiguette, au Grau-du-Roi, à l’extrême sud du département du Gard et aux confins de la Petite Camargue, dans les bourrasques d’un vent d’est, on s’attend à contempler les flots de la Méditerranée déchaînée. A la place, c’est une mer de sable qui s’étend à nos pieds.

La pointe de l’Espiguette désigne la plus longue plage de sable fin du littoral méditerranéen dans l’Hexagone, 12 kilomètres ininterrompus, une immensité blanche dont le relief particulier constitue une perle paysagère et écologique. « C’est le seul endroit où l’on peut voir un système dunaire complet, sans perturbations humaines, ce qui fait du site l’un des plus naturels du littoral français », explique Florine Escot, responsable du phare, pas du tout gênée par la bise.

Au loin, entre ce promontoire et le rivage, le sable s’accumule en « dunes mobiles », que l’on peut pratiquement « voir bouger à l’œil nu », affirme Florine Escot. Le vent en transporte une partie vers l’arrière, où elles forment des mottes sur lesquelles poussent les oyats, plantes insensibles au sel et sorte de génies des lieux. Vus d’en haut, les oyats ressemblent à des touffes de cheveux. Mais leurs racines, qui s’enfoncent profondément, piègent les grains siliceux, permettant ainsi de former les « dunes blanches ».

Avec ses douze kilomètres, l’Espiguette est la plus longue plage de sable fin du littoral méditerranéen français.

« En cas de gros coup de mer, l’eau passe ces deux premières barrières, mais s’arrête à la troisième », précise la responsable, désormais encapuchonnée. Voici donc les « dunes grises », qui peuvent atteindre ici jusqu’à 12 mètres de hauteur. Cakiliers maritimes, lis des sables, immortelles et panicauts de mer les peuplent. Enfin, derrière elles, les « dunes fossiles », immobiles, boisées de pins parasols et de genévriers, forment un bandeau tout en nuances de vert.

Plumage gris-brun

Les creux et les bosses de cet écrin abritent une population discrète aux regards et pourtant bruyante à qui sait attendre que le vent se taise et que le crépuscule arrive. Le pélobate cultripède, un crapaud de couleur sable dans lequel il est d’ailleurs capable de s’enfouir, vit dans les petites mares qui se forment entre les monticules. Cet écosystème constitue également un site de nidification du gravelot à collier interrompu, petit oiseau limicole nerveux, tout aussi caméléon que son voisin batracien, avec son plumage gris-brun. « Ici, la bande de sable est très large, il y a de la place pour tout le monde, pour eux comme pour les touristes ! », s’exclame Florine Escot.

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