Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

A Majorque, la vie de bohème dans un hôtel paradisiaque

Par 
Publié le 14 mars 2024 à 19h00, modifié le 25 avril 2024 à 11h49

Temps de Lecture 5 min.

A l’entrée, dominant la vallée de Sóller, une parcelle mêle les espèces d’agaves et de cactus donnant au jardin des airs de sierra mexicaine. Après avoir franchi deux lourdes portes en bois anciennes, on pénètre ensuite dans un patio pavé, havre de fraîcheur empli de fougères, où un filet d’eau s’échappe d’un robinet rouillé et coule dans une vasque en pierre. Bienvenue au Corazón – « cœur », en espagnol.

« Un hôtel de luxe pour une nouvelle génération de voyageurs qui veulent vivre pieds nus, manger les fruits des arbres, nager de nuit dans la mer et se perdre dans les pins » Voici l’intention, qui pourrait émaner de la Beat Generation, affichée sur le site Internet de cette finca de quinze chambres inaugurée cet été par la photographe britannique Kate Bellm, connue pour ses clichés de mode à la féminité sauvage, et l’artiste pluridisciplinaire Edgar López.

Après un an et demi de ­travaux, ces deux Majorquins d’adoption vivant sur l’île des Baléares depuis dix ans ont redonné une âme à cette ancienne possessió – comme on désigne ici les fermes agricoles – du XVIe siècle, accrochée à flanc de montagne dans un virage de la route en lacets qui relie la ville de Sóller à Deià. Classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, cette partie du nord-ouest de l’île abrite la Serra de Tramuntana, une chaîne montagneuse où les falaises escarpées plongent dans la mer et où les grottes sous-marines offrent un éden aux plongeurs.

La piscine de l’hôtel El Corazón et sa vue dégagée sur l’horizon méditerranéen.

« Le ciel est d’un bleu de turquoise, la mer est d’azur, les montagnes vertes comme l’émeraude. L’air y est aussi pur que celui qu’on doit respirer au paradis », écrivait en 1938 Frédéric Chopin lors de son séjour avec George Sand sur cette terre historiquement prisée par les artistes. Du poète britannique Robert Graves à Mick Jagger, en passant par Paul Simonon, peintre et bassiste de Clash, nombreux sont ceux à avoir fréquenté cet eldorado préservé du tourisme de masse.

Fleurs sauvages, criques secrètes et nudité

« Nous sommes arrivés ici guidés par l’esprit bohème des années 1960 et 1970 », se souvient Edgar López, né à Guadalajara, au Mexique. Rien ne les prédestinait alors à ouvrir un hôtel. « A l’époque, on ne l’aurait même jamais imaginé », s’amuse-t-il. Adepte du nomadisme, le couple se rencontre quelques années plus tôt à Tulum, avant de partir sur les routes pendant quatre ans, du Japon à l’Inde, du Maroc à la Californie, vivant d’amour et d’expériences artistiques.

La façade de l’hôtel El Corazón.

Elle photographie, lui peint sur les murs des villes qu’ils traversent dans la grande tradition mexicaine des muralistes, de Diego Rivera à David Alfaro Siqueiros. En arrivant à Deià, ils sont saisis par la puissance naturelle de ce coin montagneux et y rencontrent une communauté d’artistes. « Tout un monde s’est ouvert à moi, composé de fleurs sauvages, de cascades, de criques secrètes et de nudité, qui est une norme ici », raconte Kate Bellm.

Il vous reste 66.19% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.