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Chaleur, lumière, solstice… quatre idées reçues sur les saisons

En 2024, l’été commence officiellement le 20 juin, qui est le jour le plus long. Mais il existe d’autres définitions. Explications.

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Publié le 20 juin 2024 à 12h17, modifié le 20 juin 2024 à 12h46 (republication de l’article du 01 juin 2018 à 07h00)

Temps de Lecture 4 min.

Dans un parc de New York, en août 2017.

La météo ne le reflète pas forcément, mais l’été est officiellement arrivé jeudi 20 juin : c’est le solstice, le jour où le soleil se couche le plus tard. Il se produit généralement autour du 21 juin, mais des variations peuvent survenir d’une année à l’autre. Ce point de départ de la saison est défini par les astronomes. Les météorologues font commencer l’été au 1er juin. Et les définitions sont encore bien différentes selon les endroits où l’on se trouve sur la planète. C’est le début de la saison humide sous les tropiques, et du jour polaire aux pôles. En fin de compte, pas si simple de définir une saison. Faisons le tour de la question avec quatre idées reçues.

« L’été, c’est quand la Terre est le plus proche du Soleil »

Faux

C’est même exactement l’inverse : sous nos latitudes, c’est en été que la Terre se trouve le plus loin du Soleil. Si les saisons dépendent bien (en partie) de la position qu’occupe la Terre par rapport au Soleil, ces variations de distance n’ont qu’un impact de température très relatif.

En réalité, ce qui compte, c’est l’inclinaison des rayons du soleil, ou plus précisément l’axe de rotation de la Terre par rapport au Soleil : en été, la planète est orientée de telle sorte que tout endroit de France métropolitaine reçoit (potentiellement) le plus de chaleur.

Pour un observateur immobile sur la Terre, le phénomène de saison se manifeste par la hauteur du soleil sur l’horizon. Lors du solstice d’été, en juin (en général le 21, mais il peut également tomber le 20, 22 ou 19 juin), le soleil est au plus proche du zénith. L’inertie de l’atmosphère, c’est-à-dire sa capacité à stocker, à conserver puis à restituer la chaleur, fait le reste : c’est l’été, il fait chaud, le soleil brûle… le plus souvent.

La figure illustre les trajectoires apparentes du Soleil pour chacune de ces journées en un lieu de l'hémisphère nord.

« L’été, c’est quand il fait chaud »

Pas toujours

Outre que les températures peuvent varier fortement par rapport à la normale, le facteur « chaleur » ne définit l’été que pour les météorologues. Les astronomes, eux, le définissent, tout comme les autres saisons, par rapport à la luminosité. Ils utilisent comme repères non des mois entiers, mais les très anciennes références que sont les solstices et les équinoxes.

L’équinoxe, du latin aequus (« égal ») et nox (« nuit »), désigne le moment où jour et nuit ont une durée identique, avant un basculement dans une saison où le jour est supérieur (printemps) ou inférieur (automne) à la nuit. Le solstice, de sol (soleil) et sistere (s’arrêter, retenir), marque le moment de durée maximale (été) ou minimale (hiver) du jour. Cette différence de définition décale les saisons météorologiques et les saisons astronomiques d’environ trois semaines.

Certes, explique Météo France, la durée d’ensoleillement maximale se situe autour du solstice d’été. Mais en raison de l’inertie de l’atmosphère, ce n’est qu’environ trois semaines plus tard que la température moyenne est généralement à son maximum, c’est-à-dire à la mi-juillet.

C’est ce moment que les météorologues considèrent, eux, comme le milieu de l’été, faisant du coup remonter son commencement un mois et demi plus tôt (une saison durant trois mois entiers). « Ainsi, en météorologie, l’été commence début juin et s’achève fin août. Avec le même raisonnement, l’ensoleillement est minimal au solstice d’hiver [le 21 ou 22, plus rarement 23 ou 20 décembre]. Mais avec l’inertie de l’atmosphère, le pic de l’hiver se situe plutôt mi-janvier. Ainsi l’hiver météorologique commence début décembre et s’achève fin février », détaille Météo France.

« Les saisons commencent et finissent toujours à la même date »

Non et non

Non, parce que, nous l’avons vu, les dates des saisons dépendent de la définition qu’on retient. Et encore non, parce que, contrairement à une croyance populaire, le rythme des saisons astronomiques n’est pas figé. Chaque année, l’équinoxe vient un peu plus tôt et précède sa position antérieure d’une vingtaine de minutes par rapport à l’année d’avant.

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La raison : la Terre tourne autour d’un axe incliné de 23,26 degrés par rapport au plan de l’écliptique (le plan dans lequel tournent les planètes autour du Soleil). Mais cet axe bouge également : c’est ce qu’on appelle la précession des équinoxes. C’est peu, mais suffisant pour décaler le rythme des saisons d’un jour complet tous les soixante et onze ans. Les solstices se décalent de la même façon.

Ainsi, selon les calculs de l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), qui dépend de l’Observatoire de Paris, le printemps commence le 20 mars depuis 2007, et ce jusqu’en 2044… date à laquelle il commencera le 19 mars. La date du 21 mars ne reviendra qu’en 2102.

« Il n’y a que quatre saisons : printemps, été, automne, hiver »

C’est plus compliqué

Les saisons sont éminemment culturelles : dans l’Egypte antique, l’année est ainsi divisée en trois saisons (les inondations du Nil, les semailles et les moissons) quand, chez les Gaulois, on en compte deux seulement : la saison hivernale et la saison estivale. C’est le calendrier julien, introduit par Jules César, qui impose le principe des quatre saisons, même si les dates et les noms évoluent par la suite au fil des siècles.

Désormais, pour la majeure partie du globe, il y a quatre saisons de trois mois chacune. Si les saisons astronomiques débutent avec les équinoxes (printemps et automne) et les solstices (été et hiver), on a vu qu’en météorologie, elles débutent plus tôt. La même logique prévaut dans l’hémisphère Sud, où les saisons sont inversées : l’hiver austral débute ainsi le 1er juin pour les météorologues, et autour du 21 pour les astronomes.

Les dates des saisons astronomiques sont les plus anciennes : véritable héritage culturel, ce sont elles qui définissent le calendrier, et non l’inverse. Une année solaire est définie comme un intervalle de temps qui suit le rythme des saisons, rythme lui-même lié à l’inclinaison de l’axe de la Terre. Ce qui explique cette autre particularité : sous les tropiques, on ne parle que de deux saisons, la saison des pluies et la saison sèche. Aux pôles, on parle plutôt de jour et de nuit polaires.

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