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Le régime russe, irrité par la défaite du Rassemblement national, se console avec l’affaiblissement de Macron

Moscou, qui s’était félicité de la percée du RN au premier tour des législatives, a été cueilli à froid par les résultats du second. Le Kremlin et ses relais médiatiques insistent maintenant sur l’instabilité politique à laquelle la France serait promise.

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Publié le 08 juillet 2024 à 18h38, modifié le 09 juillet 2024 à 08h22

Temps de Lecture 3 min.

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Le président russe, Vladimir Poutine, au Kremlin, à Moscou, le 5 juillet 2024.

Le 1er juillet, au lendemain du premier tour des législatives françaises, Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, avait prévenu : Moscou suit de « très près les élections en France ». Deux jours plus tard, le ministère des affaires étrangères russe avait franchi un pas supplémentaire, en se félicitant du score du Rassemblement national (RN). Il vantait le « succès indéniable de l’opposition », témoin selon lui d’une demande de « politique étrangère souveraine », affranchie du « diktat de Washington et de Bruxelles ».

Lundi 8 juillet, face aux résultats décevants du RN au second tour, le pouvoir russe peinait à contenir son irritation. « Pour la Russie, le mieux serait une victoire des forces politiques prêtes à faire des efforts pour restaurer nos relations bilatérales. Pour l’instant, nous ne voyons l’expression d’une telle volonté politique chez personne, a déclaré Dimitri Peskov. Nous ne nourrissons donc pas d’espoir, ni d’illusion particulière à ce sujet. »

Sergueï Lavrov, l’inamovible ministre des affaires étrangères, avait déjà, la veille au soir, jeté le discrédit sur ces résultats. « Le second tour, apparemment, a été conçu précisément pour manipuler la volonté des électeurs… afin de vaincre, comme on dit, les conservateurs et les populistes. Cela ne ressemble pas beaucoup à la démocratie », a-t-il déclaré. Selon M. Lavrov, « si le résultat du premier tour avait été utilisé comme base pour la formation du Parlement, des changements très sérieux se seraient produits en France ». Même si, sur les réseaux sociaux, des blogueurs nationalistes assurent qu’une partie de la gauche victorieuse en France « est pour la paix et pour des pourparlers avec Vladimir Poutine », Moscou ne cache donc pas sa déception.

« Désagréable… », confie une source restée proche du Kremlin au sujet du revers subi par le parti de Marine Le Pen. Dans la communication du ministère russe des affaires étrangères, la chef de file du RN avait été présentée un peu trop vite comme arrivée aux portes du pouvoir. « Dans le choix difficile entre la peste et le choléra, le peuple français, par un vote intelligent, a fait ce choix très historique en faveur du choléra, ironise cette même source. Mais relativisons. Seule la France pense qu’elle est le centre du monde. A Moscou, nous savons très bien que, sur la scène mondiale, rien ne dépendra des élections européennes… Tout se jouera, dans quatre mois, à la présidentielle américaine. »

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Comme à son habitude, le Kremlin sait adapter son narratif à la situation. Il s’efforce désormais de montrer que la poussée de la gauche, et surtout l’incertitude pesant sur le futur gouvernement constituent « une défaite pour Emmanuel Macron et, au-delà, pour le libéralisme en Europe », analyse Andreï Kolesnikov, l’un des rares politologues indépendants russes encore présents à Moscou. « Dans les conditions actuelles, le Kremlin ne peut rien articuler de certain, explique-t-il. Ils peuvent dire : “les gens n’acceptent pas le libéralisme”. Vladimir Poutine n’a pas pour autant de vraie stratégie vis-à-vis de la France et des autres pays occidentaux. Pour son establishment, c’est toujours bon lorsqu’une populiste d’extrême droite l’emporte. Mais il n’y a aucun avantage évident. L’Europe ne deviendra ni pro-guerre ni pro-Poutine. Elle restera anti-guerre et anti-Poutine. »

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