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Vladimir Poutine, dans son discours annuel à la nation, met en garde les Occidentaux contre une « menace réelle » de guerre nucléaire

Les soldats engagés en Ukraine « ne reculeront pas, n’échoueront pas, ne trahiront pas », a affirmé le président russe dans la conclusion de son discours, marquée par une écoute solennelle de l’hymne russe.

Le Monde avec AFP

Publié le 29 février 2024 à 16h35, modifié le 29 février 2024 à 17h16

Temps de Lecture 3 min.

Le président russe, Vladimir Poutine, a prononcé son discours annuel à la nation à Moscou, jeudi 29 février, plus de deux ans après le lancement de son assaut contre l’Ukraine, et à deux semaines de l’élection présidentielle, qui devrait le voir être réélu, sans surprise, au Kremlin jusqu’en 2030.

Conforté par les succès russes en Ukraine, le président russe s’est félicité de l’avancée en Ukraine de ses troupes, qui ont obtenu ces dernières semaines plusieurs succès face aux forces de Kiev, sur la défensive et à court de munitions. « Les capacités militaires des forces armées [russes] ont été multipliées. Nos unités (…) progressent avec confiance dans un certain nombre de zones opérationnelles et libèrent de plus en plus de territoires », a-t-il déclaré.

D’un ton calme, sous les applaudissements très réguliers du public, il est revenu sur les propos polémiques de son homologue français, Emmanuel Macron, qui a évoqué cette semaine l’éventualité de l’envoi de troupes occidentales en Ukraine.

Les Occidentaux « ont parlé de la possibilité d’envoyer en Ukraine des contingents militaires occidentaux, (…) mais les conséquences de ces interventions seraient vraiment plus tragiques », a-t-il déclaré, depuis le Gostiny Dvor, un palais des congrès situé près de la place Rouge à Moscou. « Ils doivent comprendre que nous aussi avons des armes capables d’atteindre des cibles sur leur territoire. Tout ce qu’ils inventent en ce moment, en plus d’effrayer le monde entier, est une menace réelle de conflit avec utilisation de l’arme nucléaire et donc de destruction de la civilisation », a poursuivi le président russe.

Pendant le discours de Vladimir Poutine, à Moscou, jeudi 29 février 2024.
A Moscou, le 29 février 2024.

Emmanuel Macron affirme que tous ses mots sont « pesés » et « mesurés »

« Ils ne comprennent donc pas cela ? », s’est-il interrogé à haute voix, lors d’un discours d’un peu plus de deux heures devant l’élite politique, militaire, économique et religieuse du pays.

Depuis Saint-Denis, lors de l’inauguration du village olympique des Jeux de Paris, jeudi, Emmanuel Macron a affirmé que « chacun des mots que je prononce sur cette matière est pesé, pensé et mesuré, ce sont des sujets suffisamment graves ». Le président français s’est toutefois refusé à tout « commentaire géopolitique » dans ce cadre, disant juger que ce n’était « pas le lieu » et que « le sport doit permettre l’unité et l’apaisement ».

Le président russe se trouve en meilleure posture qu’il y a un an, quand son armée était sous le coup de retraites humiliantes dans le sud et le nord-est de l’Ukraine, après une tentative avortée de s’emparer de Kiev au printemps 2022. Depuis, l’armée ukrainienne a échoué dans sa contre-offensive déclenchée à l’été 2023 et se retrouve sur la défensive, manquant de munitions faute d’accord à Washington et du fait de la lenteur des livraisons européennes, face à des soldats russes plus nombreux et mieux armés.

Capacités militaires « multipliées »

A la mi-février, ces derniers ont ainsi réussi à s’emparer de la ville forteresse d’Avdiïvka, sur le front est, et continuent leur poussée dans ce secteur. « Les capacités militaires des forces armées [russes] ont été multipliées. Elles avancent avec assurance dans plusieurs directions » du front, s’est ainsi réjoui jeudi Vladimir Poutine, tout en disant estimer que « l’absolue majorité du peuple russe » soutenait sa campagne militaire en Ukraine.

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Les soldats engagés en Ukraine « ne reculeront pas, n’échoueront pas, ne trahiront pas », a encore affirmé M. Poutine dans la conclusion de son discours, marquée par une écoute solennelle de l’hymne russe.

Lors de sa prise de parole, le chef du Kremlin s’est aussi vanté de « la flexibilité et la résistance » de l’économie russe qui, malgré une pluie de sanctions occidentales, se maintient et s’est tournée vers l’Asie et l’effort de guerre.

Le président russe s’en est aussi pris aux actuelles autorités américaines en les accusant de « vouloir montrer qu’elles dirigent le monde comme avant » et de faire de la « démagogie » avant l’élection présidentielle américaine de novembre prochain. Selon lui, la Russie est néanmoins « prête à un dialogue » avec les Etats-Unis sur les questions de « stabilité stratégique ».

Pas un mot prononcé au sujet d’Alexeï Navalny

Les médias russes relèvent que le discours a été retransmis non seulement à la télévision mais aussi gratuitement dans des salles de cinéma de vingt villes de Russie, un pays dont la population est soumise, selon les critiques du Kremlin, à un embrigadement politique croissant.

Le discours de M. Poutine survient à la veille des obsèques à Moscou de son principal opposant, le militant anticorruption Alexeï Navalny, mort le 16 février en prison, à l’âge de 47 ans, dans des conditions obscures. Vladimir Poutine, qui n’a jamais prononcé en public le nom d’Alexeï Navalny, n’a toujours pas commenté, y compris jeudi, cette mort qui a choqué les puissances occidentales.

Écouter aussi Après deux ans de conflit, l’Ukraine peut-elle encore gagner la guerre ?

Le Monde avec AFP

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