![La candidate des Verts allemands, Annalena Baerbock, lors de son dernier meeting de campagne, à Düsseldorf, le 24 septembre 2021.](https://cdn.statically.io/img/img.lemde.fr/2021/09/24/0/0/5180/3412/664/0/75/0/2993a0f_5700122-01-06.jpg)
Des tabourets en carton pour les VIP, des jus de pommes bio offerts aux badauds et des masques aux couleurs du parti distribués aux participants : sans esbroufe, la campagne de la candidate des Verts allemands, Annalena Baerbock, s’est achevée vendredi 24 septembre sur la place du centre-ville de Düsseldorf, devant plusieurs centaines de personnes. La jeune femme a (modérément) électrisé son auditoire en répétant ses attaques contre la frilosité des partis traditionnels sur les questions climatiques et sociales.
Les sondages placent la candidate des Verts en troisième position pour les élections législatives qui se tiennent dimanche, derrière le favori, le social-démocrate Olaf Scholz (SPD), et le conservateur Armin Laschet (CDU). Dans la foule, personne ne l’imagine vraiment succéder à Angela Merkel à la chancellerie ; beaucoup, en revanche, tablent sur le retour des Verts dans une coalition gouvernementale, après seize années passées dans l’opposition.
Alliance possible avec le SPD
« On peut s’entendre avec le SPD ; il n’y a pas vraiment de ligne rouge entre les deux partis », assure Myriam Jäger, une militante de 40 ans, « l’âge d’Annalena ! ». C’est aussi la préférence qu’ont exprimée M. Scholz et Mme Baerbock lors du dernier débat entre les trois principaux adversaires. A l’inverse, l’hypothèse d’une alliance contrainte par les résultats des urnes avec un troisième partenaire n’enchante guère les électeurs. « La CDU ne parle climat que lorsqu’il y a des élections et la gauche [Die Linke] est parfois trop radicale », estime Robert Dieters, un fonctionnaire de 55 ans. Les Verts défendent une sortie du charbon dès 2030, contre 2038 pour les autres principales formations.
« On ne peut pas s’entendre non plus avec les libéraux du FDP sur les questions économiques ; une alliance avec eux empêcherait tout changement, ce serait une tragédie pour le pays », estime pour sa part Renate Aust, une enseignante à la retraite. Les Verts prônent des hausses d’impôts et une politique d’investissements massifs dans des infrastructures « neutres sur le plan climatique ». « Et puis, le FDP accuse depuis des années les Verts d’être le parti qui interdit, qui régule ; mais il faut des règles pour vivre dans une société libre », ajoute la septuagénaire, à l’unisson de Robert Habeck, coprésident du parti avec Mme Baerbock, qui a pris la parole en début de meeting. Philosophe de formation, ce dernier a défendu avec talent la conception qu’a son parti de la liberté, dans une critique implicite de l’extrême droite (AfD) qui a bâti sa campagne sur « la défense des libertés ».
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