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L’audiovisuel public, affaibli par la suppression de la redevance, désormais visé par la menace de privatisation du RN

Le Rassemblement national pourrait avoir quelques difficultés à privatiser l’audiovisuel public, comme il le prétend, s’il arrive au pouvoir. Mais son entreprise de démolition aura commencé avant lui.

Publié le 02 juillet 2024 à 06h00, modifié le 02 juillet 2024 à 08h14 Temps de Lecture 3 min. Read in English

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Depuis la dissolution du 9 juin, les salariés de sept antennes de radio publiques (France Inter, Franceinfo, France Bleu, France Culture, France Musique, FIP, Mouv’) et de six chaînes de télévision (France 2, France 3, France 4, Culturebox, France 5, FranceTVinfo) savent que des heures sombres les attendent si l’extrême droite accède au pouvoir le 7 juillet.

La privatisation de France Télévisions et de Radio France (France Médias Monde et Arte seraient épargnées, tandis que l’Institut national de l’audiovisuel rejoindrait les Archives nationales) figurait déjà dans le programme de Marine Le Pen pour la présidentielle de 2022. A l’époque, la candidate du Rassemblement national (RN) promettait de « privatiser l’audiovisuel public pour supprimer 138 euros de redevance », la somme alors réglée chaque année par les foyers français détenteurs d’un téléviseur – les plus modestes en étant exemptés. Emmanuel Macron avait lui aussi fait de cette suppression une promesse de campagne.

Elle fut tenue dès le 23 juillet suivant, lorsque le texte actant sa disparition fut adopté en première lecture à l’Assemblée nationale. Quoique bref, le débat fut vif, et les 170 votes favorables (contre 57, sur 577 députés) furent acquis lorsque les groupes Renaissance, MoDem, Horizons et Les Républicains eurent mis en place un autre système de financement indépendant du budget de l’Etat, hélas provisoire : l’affectation d’une fraction de la TVA.

Le RN aurait pu se faire prier, lui qui souhaitait aller plus loin. Mais il apporta, lui aussi, son vote. Une première étape vers l’affaiblissement de l’audiovisuel public était franchie.

Quand Rachida Dati a entrepris, dès son arrivée au ministère de la culture, en janvier, de « rassembler les forces » de l’audiovisuel public pour les centraliser au sein d’une entreprise unique, le RN a une nouvelle fois approuvé. « La holding et la fusion vont dans la bonne direction », se félicitait Philippe Ballard, député de l’Oise, répondant au Monde le 17 mai.

Mastodonte à la découpe

La « bonne direction » vers une privatisation ? Certainement pas. Même en faisant sauter toutes les digues anticoncurrentielles existantes, françaises et européennes, une fusion déboucherait sur un mastodonte de plus de 13 000 salariés, à qui il ne serait pas si facile de trouver un acquéreur – à moins que ce dernier ne se contrefiche de rentabilité. D’ailleurs, ni les contours, ni les objectifs, ni la faisabilité juridique, technique et même constitutionnelle d’une privatisation ne semblent avoir fait l’objet d’une réflexion approfondie au RN, comme l’ont démontré les déclarations contradictoires de ses élus. Pas plus que l’obligation faite par l’Union européenne à ses Etats membres de défendre leurs audiovisuels publics depuis l’entrée en vigueur, le 7 mai, de l’European Media Freedom Act, le règlement sur la liberté des médias qui vise à protéger l’indépendance, la liberté et le pluralisme des médias.

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