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« La construction d’une économie lunaire durable reposera sur la collaboration entre nations »

L’expert dans les domaines du spatial et de la défense Matteo Ainardi explique, dans une tribune au « Monde », pourquoi il serait important que l’Europe spatiale soit présente dans l’exploration lunaire.

Publié le 22 juin 2024 à 06h30 Temps de Lecture 3 min.

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Au moment où la Chine a lancé avec succès sa sonde Chang’e-6 pour collecter des échantillons sur la face cachée de la Lune, l’Europe est à un tournant décisif quant à sa place dans l’exploration lunaire.

Si elle souhaite exister face aux Etats-Unis, à la Chine et au Japon, il lui faut dès maintenant déterminer les investissements les plus pertinents dans la chaîne de valeur de l’exploration lunaire, en tenant compte des niveaux élevés d’incertitude inhérents à cette activité, des compétences et technologies de l’industrie européenne et des opportunités de collaboration internationale.

L’Europe spatiale se doit de prendre le virage de l’exploration lunaire. Au-delà des motifs scientifiques, géopolitiques, voire philosophiques qui sous-tendent cette aventure, les financements massifs consacrés par les grandes puissances spatiales à la course à la Lune pourraient avoir un impact majeur sur l’ensemble de l’industrie spatiale, mettant en danger la compétitivité européenne dans ce secteur stratégique.

Financements publics

Ne nous méprenons pas : malgré l’intérêt que portent les investisseurs privés à l’industrie spatiale, l’exploration lunaire est presque intégralement portée par les financements publics, et le restera probablement longtemps tant les incertitudes restent grandes sur la disponibilité des ressources et sur la faisabilité économique et réglementaire de leur exploitation. Si les budgets européens qui lui sont consacrés sont aujourd’hui limités par rapport à ceux d’autres puissances spatiales, la focalisation sur des activités à forte valeur ajoutée et des nouveaux modèles de collaboration public-privé pourraient être deux leviers de compétitivité et d’innovation.

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En laissant plus de marge de manœuvre aux acteurs privés que dans les programmes institutionnels classiques, ce modèle permettrait d’accroître l’agilité et l’efficacité budgétaire de l’innovation spatiale européenne. Plusieurs exemples récents dans le secteur spatial illustrent l’intérêt de laisser plus de marge de manœuvre aux acteurs privés pour maximiser l’innovation et la compétitivité dans le développement et l’opération d’un service de bout en bout.

Dans le domaine de l’exploration lunaire, le programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) de la NASA, doté de 2,6 milliards de dollars [environ 2,42 milliards d’euros] de financement sur dix ans, doit ainsi permettre huit missions robotiques privées sur la Lune, dont la deuxième, conçue par la société Intuitive Machines, a aluni en février. De façon similaire, le fabricant de jouets Takara Tomy a pu déployer un atterrisseur lors d’une mission japonaise de la JAXA en 2023. A l’inverse, en 2022, la société japonaise Ispace a lancé sa mission lunaire privée Hakuto-R M1, avec à bord un rover développé par l’agence spatiale émiratie.

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