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« Jamais mon père n’aurait travaillé avec M. Bolloré » : des détenteurs des droits du jeu télévisé « Des chiffres et des lettres » ne veulent pas de C8

Alors que Franck Appietto, le directeur général de la chaîne du groupe Canal+, affirme « réfléchir » à l’arrivée sur C8 du jeu créé par Armand Jammot, les héritiers de ce dernier lui opposent une fin de non-recevoir.

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Publié le 04 juillet 2024 à 18h50, modifié le 05 juillet 2024 à 14h19

Temps de Lecture 2 min.

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« “Des chiffres et des lettres”, le retour ? » Le 30 juin, Le Journal du dimanche tenait un véritable scoop. « Selon nos informations », écrivait l’hebdomadaire dominical, la chaîne « C8 envisagerait de reprendre » le célèbre jeu créé par Armand Jammot (1922-1998) en 1965 – il s’appelait alors « Le Mot le plus long », et ce « dès la rentrée prochaine ».

De quoi susciter l’attente des fidèles de l’émission. Toujours diffusée chaque week-end sur France 3, elle ne figurera plus sur la grille des programmes à la rentrée. « La programmation le week-end n’a pas été couronnée de succès, expliquait Stéphane Sitbon-Gomez, le numéro deux de France Télévisions, dans La Tribune Dimanche du 5 mai. Après cinquante ans d’existence [l’émission a pris son nom définitif en 1972], c’est un rendez-vous emblématique. C’est une décision difficile, mais nous avons fait le choix d’arrêter ce programme. »

Mercredi 3 juillet, sur Europe 1, c’est Franck Appietto, le directeur général de C8, la chaîne du groupe Canal+ (propriété de Vivendi, comme la station, ainsi que Le Journal du dimanche), qui reconnaissait caresser l’espoir de ressusciter l’émission : « On continue à réfléchir. (…) Ça fait partie des projets qui pourraient s’inscrire dans une grille de rentrée, voire à la saison 2025. »

« Méthode extrêmement cavalière »

« Je suis curieuse de savoir avec qui C8 réfléchit. » Quand Florence Jammot entend d’abord parler de l’information du JDD, elle se contente, avec son frère et sa sœur, tous trois héritiers et détenteurs des droits du jeu mythique, de prévenir son avocat. Mais quand elle a vent de la confidence de Franck Appietto, « là, carrément, ça [l]’énerve », dit-elle. Personne, assure-t-elle, n’a pris la peine d’appeler la famille de l’ancien résistant, devenu journaliste et producteur au sortir de la guerre – auprès, par exemple, de Pierre Bellemare (1929-2018), au temps de « Vous êtes formidables », sur Europe 1, ou de Pierre Sabbagh (1918-1994), avec « Avis aux amateurs », à la télévision – pour lui demander son avis. Or « il n’est pas question de vendre, puisque nous sommes toujours sous contrat avec France Télévisions. On n’est pas fous », s’exclame-t-elle, jugeant « la méthode extrêmement cavalière ». Contactée, la chaîne n’a pas pu nous répondre.

Qu’en sera-t-il lorsque les droits auront été libérés (la marque Des chiffres et des lettres est par ailleurs distribuée à l’étranger par France Télévisions Distribution) ? « Jamais mon père, qui était un grand républicain, un démocrate, un humaniste, n’aurait travaillé avec M. Bolloré », défend Florence Jammot avec ardeur.

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