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Industrie spatiale : « L’Europe est en retard, il faut revenir dans la course »

Eva Berneke, directrice générale d’Eutelsat, l’opérateur français de satellites, numéro trois mondial du secteur, estime, dans un entretien au « Monde », qu’il faut passer de la « haute couture » à l’« industrialisation » du spatial.

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Publié le 03 juillet 2024 à 17h00

Temps de Lecture 2 min.

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Eva Berneke, PDG d’Eutelsat, à Paris, le 10 novembre 2023.

La patronne du premier opérateur français de satellites de communication revient sur l’ascension fulgurante des sociétés d’Elon Musk, SpaceX et Starlink, qui rebattent les cartes de la compétition mondiale et fragilise l’Europe de l’espace.

Quelles ont été les conséquences de l’arrivée d’Elon Musk sur le marché des opérateurs de satellites ?

Depuis une dizaine d’années, c’est effectivement Elon Musk qui donne le ton en développant Starlink, sa propre constellation de satellites, pour diffuser l’Internet haut débit, et il sera bientôt suivi par Jeff Bezos avec Kuiper. Elon Musk dispose de subventions considérables et peut réagir très rapidement, car il contrôle toute la chaîne, allant de la fabrication des fusées, des satellites et des terminaux jusqu’à la mise en orbite et le service. C’est une grande différence avec nous, les opérateurs classiques : nous assurons uniquement l’exploitation des satellites que nous achetons, ainsi que les terminaux, et réservons des créneaux de lancement.

Chacun tente de s’adapter. Nous avons racheté, en 2022, la constellation de satellites OneWeb, qui diffuse l’Internet haut débit, ce qui nous permet d’être, comme lui, sur l’orbite basse à 1 000 kilomètres de la Terre, une orbite très convoitée pour les liaisons télécoms, alors que nous étions tournés davantage vers le déploiement de satellites géostationnaires, à 36 000 kilomètres de là.

Comment percevez-vous l’arrivée d’Ariane-6 ?

Cela fait très longtemps que nous l’attendons, et nous avons d’autant plus hâte que nous avons été le premier opérateur à signer un contrat dès le lancement du projet, en 2014. Ce sera un formidable lanceur. J’espère néanmoins qu’Ariane-6 sera au rendez-vous commercial. Pour cela, nous avons besoin d’un lanceur compétitif en matière de prix, et disponible pour des lancements. C’est un bon pas en avant, mais est-ce suffisant pour l’Europe, face à la concurrence américaine ?

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Ariane-6 arrive dans la bataille mondiale des lanceurs

Que voulez-vous dire ?

Le grand défi est de rattraper le retard pris sur les lanceurs. Avec Ariane-6, nous commençons pour la première fois à avoir une partie réutilisable, quand SpaceX fait cela depuis des années [pour la première fois le 30 mars 2017, avec la fusée Falcon-9, dont le premier étage avait été utilisé lors d’un tir précédent]. D’autre part, il lance des fusées avec une grande rapidité, au rythme d’une par jour, en comparaison avec Ariane-5, qui demandait de deux à trois mois de préparation pour un lancement. C’est impressionnant de voir le site de lancement des Falcon-9. Cinq ou six lanceurs attendent dans un hangar, et quand ils sortent d’autres arrivent. C’est une vraie industrialisation, là où nous sommes dans la haute couture.

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