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« L’Ile aux Blablas », sur Arte Radio : des histoires de sons chez les Ponti, de père en fille

Auteur de livres mythiques pour la jeunesse, Claude Ponti a imaginé avec sa fille, Adèle Ponticelli, une fiction originale pour enfants, en sept épisodes.

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Publié le 04 juillet 2024 à 12h00

Temps de Lecture 3 min.

L’actrice India Hair, la réalisatrice Sabine Zovighian et le réalisateur Samuel Hirsch, lors de l’enregistrement d’un épisode du podcast « L’Ile aux Blablas », à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), le 5 mars 2024.

ARTE RADIO – À LA DEMANDE – PODCAST

Ce n’est pas un conte de fées, mais c’est encore mieux, tant l’histoire est merveilleusement contée. Tant, aussi, est belle sa genèse. Chaque soir, celui qui a enchanté plus d’une génération d’enfants, celui qui a inventé le poussin Blaise, imaginé La Venture d’Isée (L’Ecole des loisirs, 2012), écrit le Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer (L’Ecole des loisirs, 2008), Claude Ponti, 75 ans (et quelque 8,6 millions de livres vendus en France depuis 1986), chaque soir donc, voici comment il commençait l’histoire échafaudée pour sa fille : « Cette nuit, pendant que tu dormiras, tout d’un coup… »

Lire l’entretien avec Claude Ponti (en 2020) : Article réservé à nos abonnés « Un enfant acquiert de la confiance en lui en s’identifiant à des personnages »

Devenue grande (et, depuis peu, mère), Adèle Ponticelli avait l’envie d’imaginer quelque chose avec son père. Mais en apportant son grain de sel et de compétence : auparavant productrice de podcasts à Europe 1, elle travaille dorénavant au Monde.

Elle parle donc à son père de ses histoires de sons, et l’aventure commence. Avec, très vite et dans la boucle, Sabine Zovighian. La réalisatrice (notamment de De guerre en fils et de La Dernière Nuit d’Anne Bonny sur Arte Radio) élabore des stratagèmes pour que s’entende − et c’est-à-dire aussi et tout simplement se comprenne − la langue Ponti, pleine de jeux de mots, de géniales trouvailles langagières et de facétieux néologismes (faites l’essai : tapez du Ponti et votre correcteur orthographique vous le ratatouille en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire).

Beau casting

Elle a aussi réuni un très beau casting : François Pérache joue les oiseaux couturiers et Blaise le poussin ; Oxmo Puccino fait la fourmi à grosse voix qui sait tout sur tout, tandis que Phia Ménard prend en charge la narration et India Hair – vue notamment dans Camille redouble (2012), de Noémie Lvovsky, et Petit paysan (2017), d’Hubert Charuel – met son talent au service du premier rôle : le Doudou Dodu − assez futé, avouons-le.

Ajoutons enfin que l’utilisation particulièrement judicieuse de la musique permet de plonger véritablement dans cette histoire incroyablement (et doublement, donc) pontiesque : tandis que Camille (qui, sans rien divulgâcher, joue un rôle essentiel dans l’aventure) a composé une chanson qui se déploie dans toute la fiction, Lexie T met son talent de beatboxeuse pour donner du rythme à l’ensemble.

Il est également possible que vous reconnaissiez les voix de Claude Ponti (l’arbre) et d’Adèle Ponticelli (l’étoile de mer). D’ailleurs, en ce mardi 5 mars, elle est là, avec Olympe, 3 mois et demi. Elle est venue assister, par curiosité, à l’enregistrement d’un épisode dans l’un des studios d’Arte Radio à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). India Hair est au micro, et Sabine Zovighian lui demande d’y aller franchement : « Le plus dépoitraillé possible. »

Et la réalisatrice d’expliquer : « Tout passe par la voix. Il faut prendre et les mouvements et les émotions et les pensées par la voix. » D’ailleurs, complète Samuel Hirsch, qui participe avec elle à la réalisation, « pour cette fiction, les comédiens seront toujours face micro (45 degrés max), car on s’est rendu compte que les enfants écoutent sur n’importe quoi [entendez ni au casque ni grâce à de super enceintes, mais plutôt sur ordinateur, voire, parfois, sur téléphone]. Donc il faut une ligne claire ».

Un empereur de la peur

Mais en parlant de ligne claire, de quoi ça parle, au juste, cette Ile aux Blablas ? Disons d’emblée que sur un pitch-résumé point trop il ne fallait compter, tant une grande partie de ce qui fait l’essentielle saveur des Ponti se blottit dans le langage et dans l’extraordinaire au sens premier du terme. Mais posons quelques cailloux pour les Poucet et Pétronille en devenir.

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Disons que c’est l’histoire d’un enfant et de son meilleur allié, le Doudou Dodu. Qu’il y a une île avec un arbre, des rochers, des plantes inconnues et des chuchotis mystérieux. Mais aussi une baleine, des poulpes champions de kung-fu, une fourmi à grosse voix que seuls les enfants et les doudous peuvent entendre, et un empereur de la peur qui a interdit aux autres habitants de l’île de rire et de vivre en paix et n’est heureux que quand les autres souffrent. Ajouter Blaise − doudou pontiesque en diable −, une Sakatou joufflue et plusieurs Blablas.

Bref, et vous l’aurez compris, le tout est merveilleusement perché, et tient l’une des plus belles promesses : celle de permettre aux enfants, après chacun des sept épisodes, de s’endormir paisiblement après avoir vécu des aventures littéralement « olympontiques ».

L’Ile aux Blablas, fiction d’Adèle Ponticelli et de Claude Ponti, réalisée par Sabine Zovighian (Fr., 2024, 7 × 12 min). Disponible à la demande sur Arte Radio.

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