« Extrême droite, la nouvelle garde », sur LCP : la « génération Bardella » monte au front

LCP – MARDI 2 JUILLET À 20 H 30 – DOCUMENTAIRE

Le 9 juin 2024, plus de 500 000 électeurs de 18 à 24 ans ont voté pour la liste Rassemblement national (RN) menée par Jordan Bardella. D’autres, plus radicaux, ont préféré celle du parti Reconquête ! menée par Marion Maréchal. A quelques jours du second tour des législatives, LCP diffuse un documentaire dressant le portrait de trois militants de cette « nouvelle garde » d’extrême droite, suivis pendant la campagne des européennes. Deux autres documentaires sont également disponibles : Faites mieux. Cette jeunesse derrière Mélenchon, réalisé par Ludivine Tomasi, qui tente de cerner les jeunes mélenchonistes, et Jeunesse militante, réalisé par Samuel Elfassy en 2022, lors de la présidentielle (en replay sur le site de la chaîne).

A droite, les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan, en 2015, ont été le point de départ de la radicalisation de beaucoup de ces jeunes gens de la même génération que le nouveau chef de file du RN, Jordan Bardella, 28 ans.

Obsessions classiques

« On peut être jeune, étudiante et avoir ce genre d’idées et les assumer. C’est en se montrant que nos idées vont commencer à être acceptées », assure Kaïna, 19 ans, que l’on voit distribuer des flyers dans la rue pour la Cocarde étudiante, un syndicat d’étudiants d’extrême droite. « Quand on arrive à université, on est plongé dans un monde que la gauche s’approprie, et on se retrouve assez isolé », affirme une de ses camarades.

Surprise d’être « la seule personne blanche de [sa] classe » après avoir déménagé à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Kaïna ne se sentait pas à sa place. On lui reprochait d’être « trop blanche », dit-elle.

Stanislas Rigault, 24 ans, est l’un des fondateurs de Génération Z, la branche jeunesse du parti Reconquête ! d’Eric Zemmour, dont le jeune militant a fait siennes les diatribes « contre l’immigration de masse » et « pour l’identité française ». Coqueluche du média d’extrême droite Livre noir, fondé par des proches de Marion Maréchal, il entend « rendre hommage à toutes les victimes de l’immigration, aux victimes de tous les actes antichrétiens et de “francocides” [néologisme zemmourien pour qualifier le meurtre d’un Français commis par un immigré] », et qu’importe qu’un tiers des immigrés aient la nationalité française.

Aux rassemblements de Reconquête !, où les documentaristes sont allés tendre micros et caméras, beaucoup de jeunes présents ressassent les obsessions classiques de l’extrême droite. Dont la théorie complotiste et raciste du « grand remplacement » de l’écrivain Renaud ­Camus, recyclé par l’ancien journaliste du Figaro et de CNews. « Il y a une islamisation, beaucoup de kebabs, de boucheries halal, beaucoup de personnes qui continuent de parler arabe, qui s’habillent comme au bled, qui mettent des tongs l’hiver… », déroule l’un d’entre eux. Un autre raconte que sa ville natale, Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), est « à 80 % remplacée ». Les chiffres de l’Insee disent autre chose, qui décomptait dans cette ville 25 % d’étrangers en 2020.

La diabolisation des musulmans est le mot d’ordre de cette nouvelle génération, qui voit les « hordes de Maghrébins » comme un « réel danger ». Pour rappel : toujours selon l’Insee, les pratiquants de l’islam représentent 10 % de la population française.