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« “Finlandia”, l’hymne à la liberté de Jean Sibelius », sur Arte.tv : la résistance par la musique

Beau portrait d’un compositeur devenu mythique dans son pays en quête d’indépendance. Et dont la symphonie populaire est un hymne officieux non sans ambiguïté depuis la seconde guerre mondiale.

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Publié le 30 juin 2024 à 16h00

Temps de Lecture 1 min.

Le compositeur Jean Sibelius en 1891.

ARTE.TV – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE

Ils sont musiciens, peintres, écrivains, tous patriotes finlandais, et n’en peuvent plus de vivre sous le joug russe. En cette année 1899, dans les rues d’Helsinki, on subit l’occupation russe depuis quatre-vingt-dix ans, et on rêve d’une Finlande indépendante.

Parmi ces artistes, réunis des nuits entières dans un salon de l’Hôtel Kämp, un compositeur prometteur. Jean Sibelius (1865-1957), qui a fait ses études de composition à Berlin, s’est marié à une artiste, fille de général, et a décidé d’arrêter d’écrire des opéras pour les remplacer par des symphonies inspirées par les légendes et les paysages finlandais.

La résistance par la musique ? Le 4 novembre 1899, au Théâtre suédois d’Helsinki, lors d’un gala de soutien à la presse, l’orchestre philharmonique de la ville joue pour la première fois Finlandia, œuvre composée par Sibelius.

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Le triomphe est total, la légende en marche. Pour les Finlandais, ce poème symphonique va s’imposer comme un symbole de liberté et de lutte contre l’oppresseur russe. Joué à Paris lors de l’Exposition universelle en 1900, Finlandia va faire le tour du monde puis, avec l’arrivée de l’industrie du disque, être enregistré par les plus grands chefs.

Eclairage émouvant

A la fois historique et musical, ce documentaire mérite le coup d’œil. On y découvre la forte personnalité de Sibelius, compositeur prolifique, mais aussi patriote, miné par l’alcool et la dépression. Parmi les témoins (historiens, musicologues, responsables politiques) interrogés, ses trois petits-enfants apportent un éclairage émouvant sur le grand homme.

Satu Jalas, Anssi et Severi Blomstedt sur la tombe de leur grand-père Jean Sibelius, dans la maison-musée d’Ainola, à Järvenpää (Finlande).

On y décortique aussi la partition de Finlandia, puissante et intrigante. « Cette œuvre exprime clairement l’idée d’oppression mais aussi celle d’un peuple qui ne cède pas », estime Aku Sorensen, jeune chef d’orchestre. Une œuvre qui marquera les grandes étapes historiques de la Finlande, de l’indépendance à la guerre civile (1918) en passant par la terrible période 1939-1945.

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Lorsque les troupes soviétiques envahissent la Finlande en 1939, les actualités américaines utilisent Finlandia comme bande-son dans leurs films de propagande. Lorsque la Finlande s’allie à l’Allemagne nazie en 1942, on joue aussi Finlandia.

Sur une photo, on voit Sibelius serrant la main d’un Goebbels hilare. Flatté de voir la création d’une Société allemande Sibelius, le compositeur aura au moins l’habileté de ne pas mettre les pieds en Allemagne nazie.

Jusqu’à aujourd’hui, Finlandia reste l’hymne officieux du pays. Lors des obsèques du compositeur en 1957, une foule immense se masse dans les rues d’Helsinki. Et l’on apprend que, comme Ravel avec son Boléro, Sibelius se disait frustré par le fait que Finlandia soit si populaire qu’elle en faisait oublier le reste de son œuvre.

« Finlandia », l’hymne à la liberté de Jean Sibelius, d’Axel Fuhrmann (All., 2024, 52 min). Sur Arte.tv jusqu’au 21 septembre.

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