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Thelma Schoonmaker raconte le cinéma de Michael Powell et Emeric Pressburger

La monteuse des films de Martin Scorsese évoque la carrière du duo de cinéastes britanniques qui a réalisé une poignée de chefs-d’œuvre dans le documentaire « Made in England. The films of Powell and Pressburger », diffusé sur la plate-forme Mubi.

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Publié le 28 juin 2024 à 18h30

Temps de Lecture 3 min.

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Martin Scorsese, Michael Powell et Thelma Schoonmaker en 1983.

MUBI – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE

Le 21 juin, Thelma Schoonmaker s’apprête à rejoindre Martin Scorsese au Museum of Modern Art (MoMA) de New York. Dans la soirée, le réalisateur de Killers of the Flower Moon (2023) inaugure la rétrospective des cinéastes Powell et Pressburger intitulée « Cinema Unbound », le « cinéma sans entraves », que propose le MoMA, en présence de celle qui est sa monteuse depuis plus d’un demi-siècle, et qui se trouve aussi être la veuve de Michael Powell. « C’est une bonne chose que Marty [Scorsese] inaugure ce cycle, remarque-t-elle, il s’est toujours voué à leur cause, il a tant fait pour leur cinéma. »

De ce côté-ci de l’Atlantique, on peut célébrer le cinéma des « Archers » (c’est ainsi que Michael Powell [1905-1990] et Emeric Pressburger [1902-1988] avaient baptisé leur société de production en 1939) en regardant, sur la plate-forme Mubi, Made in England. The films of Powell and Pressburger, le beau documentaire que David Hinton a consacré à ce duo britannique, film dans lequel Martin Scorsese et Thelma Schoonmaker tiennent des rôles de premier plan.

On y découvre comment, au tournant de la décennie 1980, un jeune metteur en scène américain qui venait d’expérimenter le triomphe (Taxi Driver, 1976) et l’échec (New York, New York, 1977) a sorti de la solitude et de la pauvreté l’un de ses aînés, Michael Powell, dont il avait toujours révéré les films, à commencer par le plus célèbre d’entre eux, Les Chaussons rouges (1948), célébration cruelle de la condition d’artiste. « J’avais 12 ans quand je l’ai vu, et il m’a profondément marquée », se souvient Thelma Schoonmaker, qui a connu une enfance nomade de fille de diplomate (elle est née en 1940, à Alger).

Films de répertoire

Plus tard, revenue aux Etats-Unis, elle regardait, comme le jeune Scorsese, les films de répertoire que diffusait l’émission de télévision « Million Dollar Movie ». « Ma mère ne voulait pas que nous regardions la télévision dans la journée, mais j’ai enfreint la règle pour voir Colonel Blimp [1943], qui s’est terminé juste avant qu’elle ne rentre. Elle s’en est rendu compte en touchant le poste, qui était encore tiède. Je n’avais bien sûr pas la moindre idée que, un jour [en 1984], j’épouserais Michael Powell », raconte-t-elle.

Quand elle a rencontré Martin Scorsese à la New York University et l’a aidé à monter son film de fin d’études, Thelma Schoonmaker a commencé son initiation au cinéma de Powell et Pressburger. On était au milieu des années 1960, les deux hommes avaient dissous leur partenariat, et Powell venait de connaître l’un des échecs les plus violents de l’histoire du cinéma avec la sortie du Voyeur (1960). Ce portrait d’un homme obsédé par l’image des femmes au point de verser dans le crime « était en avance pour son temps », explique la monteuse, qui relaie la description de la première du film que lui fit Michael Powell : « Tous les critiques étaient venus en tenue de soirée, parce qu’ils pensaient que ce serait un film prestigieux, comme ceux des Archers. Après la projection, pas un d’entre eux n’a adressé la parole à Michael. »

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