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« Ménopause, quand les femmes en parlent », sur Arte : passage obligé de la féminité et sujet tabou

Un documentaire sensible et humain donne la parole à celles qui ont affronté les épreuves liées à cette période de transition.

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Publié le 25 juin 2024 à 18h30

Temps de Lecture 2 min.

Image extraite du documentaire « Ménopause, quand les femmes en parlent », de Julie Talon.

ARTE – MARDI 25 JUIN À 22 H 30 – DOCUMENTAIRE

La ménopause, sujet tabou ? Plus tout à fait. Mais difficile à aborder de front, à la télévision comme ailleurs. Dans son documentaire, Julie Talon met en scène une collection de douze témoignages émouvants et spontanés. Elle laisse la parole aux femmes qui ont besoin de parler, de faire exister aux yeux de tous cette période difficile.

Insomnies, sueurs froides, chutes d’humeur, déprime, prise de poids, larmes, baisse de libido… Certaines n’en parlent même pas à leur conjoint. Elles traversent la rivière de la ménopause seules sur leur radeau. « Ça n’intéresse pas le corps médical, c’est “une histoire de gonzesse, les palpitations et mal dormir, on s’en fout”. Sauf que ça génère un mal-être incroyable », résume l’une des femmes qui prennent la parole anonymement − interviewées à leur domicile, on voit leur visage, mais aucune d’elles n’est nommée, on ne connaît ni leur âge ni leur passé, comme une façon de montrer qu’elles représentent une histoire commune.

Le tabou touche aussi l’image de ces femmes sur petit et grand écran : « Au cinéma ou dans la publicité, par exemple, la femme de 50 à 60 ans n’est pas représentée du tout, on la voit réapparaître quand elle a 70 ans, en train de danser avec sa serviette pour les fuites urinaires, dit une mère de famille. Moi, dans l’histoire, je ne me reconnais pas du tout. »

« Terriblement handicapant »

Il faut donc apprendre à s’aimer sans les autres, sans le regard d’un partenaire ou à travers les yeux des gens dans la rue. « C’est terriblement handicapant. Pendant deux ans, j’ai l’impression d’être entre parenthèses. Clairement, je perds des points de vie », soupire l’une d’elles.

Parfois, des gynécologues diagnostiquent une périménopause (ou préménopause), une période qui peut durer jusqu’à quatre ans. Ils proposent alors rien de moins que… d’enlever l’utérus ! Une idée vécue comme « une sorte de mutilation » : on leur explique, en somme, qu’elles ne sont plus « utiles ».

Aujourd’hui, 500 000 femmes entrent en ménopause chaque année, la totalité des femmes de 55 ans ou plus. C’est une évolution « normale » du corps de la femme. Toutes passent par là. Pourtant, elles ressentent toutes de la culpabilité. Ce documentaire met en lumière cette « honte » féminine, et le désir d’en parler, souvent cathartique.

Lire l’enquête (2023) | Article réservé à nos abonnés La longue histoire de la ménopause

Au-delà de la ménopause, Julie Talon nous fait découvrir ce que c’est de vieillir. Pour beaucoup de femmes, l’acceptation est la seule chose à faire. Assumer son corps et ses nouvelles envies fait partie de la vie. Physiquement, socialement, c’est autre chose. « Il y a ce poids de la société, qui dit, par exemple, que ce n’est pas bien d’être grosse. On te dit : “Si tu ne gères pas ton corps, tu ne gères pas ta vie non plus.” Dans le regard des autres, c’est un peu de ta faute. »

Ménopause, quand les femmes en parlent, documentaire de Julie Talon (Fr., 2023, 52 min). Sur Arte.tv jusqu’au 23 janvier 2025.

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