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« The Celluloid Closet », sur France 4 : la longue marche des gays et lesbiennes à Hollywood

Près de trente ans après sa sortie, le documentaire de Rob Epstein et Jeffrey Friedman reste un moment inoubliable de l’histoire du cinéma.

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Publié le 22 juin 2024 à 19h00

Temps de Lecture 1 min.

Image extraite du documentaire « The Celluloid Closet », de Rob Epstein et Jeffrey Friedman.

FRANCE 4 – SAMEDI 22 JUIN À 21 HEURES – DOCUMENTAIRE

Le 13 octobre 1995, The New York Times consacrait une page au festival de New York, entre La Fleur de mon secret, de Pedro Almodovar, et The Celluloid Closet. A l’occasion de la journée des fiertés 2024, France 4 rediffuse le second de ces films, qui composait une galerie des représentations des minorités sexuelles par Hollywood. On entrevoyait à peine la sortie de l’épidémie de sida ; gays, lesbiennes, bisexuels et queers ne faisaient encore que des apparitions intermittentes dans les fictions.

En 2024, sur les plates-formes de streaming, comédies romantiques et séries pour adolescents mettent en scène des couples de même sexe. Les censeurs d’hier en sont réduits à contester sur les réseaux sociaux des comportements dont la représentation était jadis interdite.

Cette liberté, dans les salles de cinéma ou dans l’intimité des foyers, est l’aboutissement d’un parcours tourmenté, que retracent avec entrain et esprit Rob Epstein et Jeffrey Friedman.

Insultes et stéréotypes

Des deux hommes qui, à la fin du XIXe siècle, dansaient enlacés au son d’un violon inaudible pour la caméra de Thomas Edison à Philadelphia, le plaidoyer de Jonathan Demme pour les victimes du sida, sorti en 1993, les minorités sexuelles ont occupé l’écran en dépit des forces qui voulaient les en chasser.

Une présence maintenue au prix d’insultes et de stéréotypes (un western muet définit en un carton un citadin vêtu avec recherche comme une « erreur de la nature dans un pays où les hommes étaient des hommes »). Epstein et Friedman consacrent des séquences passionnantes à la figure du « sissy », l’homme cultivé et raffiné.

The Celluloid Closet sert aussi à rappeler le poids monstrueux du code Hays sur le cinéma américain de 1930 à 1967, en montrant des séquences censurées comme celle du bain de Tony Curtis et Laurence Olivier dans Spartacus. L’écrivain et scénariste Gore Vidal (1925-2012) détaille comment il réussit, à l’insu de Charlton Heston et avec l’accord du réalisateur William Wyler, à transformer le roman pieux Ben-Hur (1880), de Lewis Wallace, en idylle entre le héros et Messala.

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Les dernières séquences, consacrées aux productions alors les plus récentes, laissent entrevoir le chemin qu’il restait alors à parcourir : Tom Hanks défend le rôle de victime tragique qu’il tint dans Philadelphia, Susan Sarandon moque gentiment le voyeurisme de Tony Scott lors du tournage de la scène d’amour entre son personnage et la vampire de Catherine Deneuve dans Les Prédateurs (1983) avant de comparer les fins de Thelma et Louise (1991) et de Butch Cassidy et le Kid (1969) : « Et s’ils s’étaient embrassés avant de mourir ? », demande-t-elle.

The Celluloid Closet, de Rob Epstein et Jeffrey Friedman (EU, 1995, 97 minutes). Sur france.tv jusqu’au 27 août.

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