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« Nightmares and Daydreams », sur Netflix : l’Indonésie de l’autre côté du miroir

Sous l’égide du cinéaste de genre Joko Anwar, cette anthologie d’histoires horrifiques trace le portrait d’une société convulsée par l’inégalité.

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Publié le 21 juin 2024 à 18h00

Temps de Lecture 3 min.

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Ario Bayu dans la série « Nightmares and Daydreams », créée par Joko Anwar.

NETFLIX – À LA DEMANDE – SÉRIE

Passer un peu de temps sur la page d’accueil de Netflix, c’est se tenir au centre du food court d’une galerie marchande. Entouré de propositions plus ou moins appétissantes, plus ou moins écœurantes, dominées par une poignée de cuisines nationales, on garde l’espoir de découvrir un fast-food pas comme les autres, une autre palette de goûts et de couleurs. Si, en quête d’une soirée différente, vous apercevez sous le logo rouge, entre les cohortes de collégiens coréens, de policiers français et de tueurs en série américains, la forme évanescente de spectres indonésiens – c’est-à-dire si vous tombez par hasard sur Nightmares and Daydreams (sinon, tapez le titre dans le moteur de recherche), vous avez gagné.

Conçue par le réalisateur Joko Anwar, qui se fit remarquer il y a une dizaine d’années dans les festivals avec Modus Anomali avant de devenir le champion du box-office indonésien, Nightmares and Daydreams (« cauchemars et rêveries », les premiers jouissent d’une confortable majorité) met au travail les créatures de l’au-delà dans la réalité d’une société convulsée par les inégalités.

L’argent en fil conducteur

Parce que la série adopte la forme d’une anthologie dont les récits voyagent à travers les strates de la société indonésienne et les dernières décennies de l’histoire de l’Etat-archipel, parce qu’Anwar en a confié la réalisation à de jeunes collègues (à en juger par leur filmographie succincte), se réservant le seul finale, Nightmares and Daydreams réserve son lot de frustrations. Mais on trouvera matière à frissonner et à s’étonner jusque dans ses errements.

S’il faut trouver un fil conducteur à ces histoires qui courent d’un bidonville au pied d’une décharge titanesque jusqu’aux beaux quartiers de Djakarta, c’est l’argent. Celui qui manque au chauffeur de taxi du premier épisode, Crève-cœur, pour s’occuper de sa mère dont la raison s’en va ; celui qu’a gagné la romancière en panne d’inspiration de Poèmes et souffrance prête à tout pour rééditer un succès éphémère, celui qu’espère gagner le couple de chiffonniers de L’Enfant fatal en adoptant un enfant aux pouvoirs terrifiants.

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Joko Anwar est l’auteur ou le coauteur de tous les scénarios, et l’on devine au fil des épisodes d’autres obsessions, à commencer par le bon usage des pouvoirs du cinéma. Contrechamp raconte ainsi l’histoire d’un ancien ouvreur de cinéma (et l’on s’aperçoit au passage que, dans l’imaginaire ici mis en œuvre, cette position est enviable sur l’échelle sociale) qui a perdu son emploi après la fermeture de la salle où il déchirait les tickets. Réalisé par Randolph Zaini, Contrechamp se situe du côté des rêveries, avec ces allers-retours qu’opère le héros entre le présent brutal où sa belle-famille le persécute et l’éden perdu de la salle de projection où les spectateurs le saluent respectueusement.

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