Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« The Rose », sur TCM Cinéma : et Bette Midler se fit, presque, Janis Joplin

Dans le mélodrame musical de Mark Rydell (1979), Bette Midler interprète de façon bouleversante une rock star déchue.

Par 

Publié le 20 juin 2024 à 17h30

Temps de Lecture 2 min.

Mary Rose Foster (Bette Midler) dans « The Rose » (1979), de Mark Rydell.

TCM CINÉMA – JEUDI 20 JUIN À 20 H 50 – FILM

On attend toujours la biographie filmée de Janis Joplin promise par Hollywood depuis sa mort, le 4 octobre 1970, à 27 ans. Il est peut-être une raison toute simple à cette impuissance : elle a déjà inspiré un film, The Rose, de Mark Rydell, dans lequel Bette Midler interprète une chanteuse sudiste, happée par la révolution hippie et le show-business, broyée par la gloire et les addictions.

Ce beau film aurait dû s’appeler « Pearl », surnom de Janis Joplin (et titre de son ultime album). Lorsque sa famille refusa d’accorder les droits de sa biographie, les scénaristes s’éloignèrent sans scrupule de la réalité. D’où cette confrontation incongrue, mais fructueuse, entre les figures du mélo hollywoodien et la culture rock.

Mary Rose Foster (Bette Midler) est au sommet de sa gloire. Elle déplace les foules à ses concerts, vend des disques par centaines de milliers. Aux mains d’un manageur britannique obsédé par l’évanescence de la gloire (Alan Bates), Rose – c’est ainsi que l’appellent ses adorateurs – est forcée de travailler comme une damnée. Pour le supporter, elle peut, puisqu’elle a de l’argent, puisqu’elle représente une génération qui n’observe plus la loi, recourir aux substances les plus onéreuses, les plus illicites.

Diva tragique

On sait que tout cela finira très mal, n’empêche : on se prend à rêver que Rose échappera à son destin, dans les bras d’un chauffeur qui pourrait la conduire jusqu’au salut (Frederic Forrest). C’est tout le prodige de ce film que d’avoir transformé Bette Midler – une chanteuse de cabaret, qui avait déjà porté l’artifice à un degré hilarant et exaltant de sophistication – en une pauvre chose qui braille le blues pour rester en vie.

En 1978, au moment du tournage de The Rose, Bette Midler est une star grâce à des spectacles qui ont d’abord transporté la communauté gay new-yorkaise – le temps d’une visite à un cabaret de travestis imitant Diana Ross, Barbra Streisand et Mary Rose Foster, une séquence du film de Rydell devient une espèce de reconnaissance de dette envers ces premiers fans.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Janis Joplin, une exigence absolue de non-conformisme

La diva choisit de coller à la réalité, de s’abandonner à la tragédie de la femme déchue, et Bette Midler est bouleversante de fragilité. On voit son visage se décomposer lorsqu’elle est insultée par un chanteur de country (Harry Dean Stanton, impeccable de mesquinerie) à qui elle est venue rendre hommage. On la voit exulter lorsque les foules se pressent devant la scène pour l’entendre chanter, lors de séquences de concert qui relèvent presque du documentaire.

La supervision musicale de Paul A. Rothchild (1935-1995) parachève l’illusion d’avoir affaire à une vraie rock star, qui s’appuie sur un vrai répertoire, d’où se détache The Rose, ballade un peu simplette que Bette Midler transforme en élégie à tous ces jeunes gens qui n’ont pas survécu à l’été de l’amour.

The Rose, de Mark Rydell. Avec Bette Midler, Alan Bates, Frederic Forrest (EU, 1979, 2 h 05).

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Contribuer

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.