LA LISTE DE LA MATINALE
![Cantona James dans la série « Spinners ».](https://cdn.statically.io/img/img.lemde.fr/2024/06/17/0/390/1194/796/664/0/75/0/064a374_1718626391713-f5c23fcdab0f89aabb6abcc2037d8a4e.jpg)
Profitons d’une pause dans le flux venu de Hollywood (même si l’on peut saluer l’arrivée de la nouvelle saison de The Boys, qui fait preuve d’une étonnante longévité) pour faire deux pas de côté, l’un en Afrique (Spinners) et l’autre en Asie (Nightmares and Daydreams). Nous laisserons ceux qui préfèrent rester à la maison en compagnie de la cuisinière Julia (Child).
« Spinners » : rodéo urbain sur fond de guerre des gangs au Cap
A l’instar des bagnoles qu’ils font tourner en rond sur l’asphalte pour le plaisir du pneu qui crisse, les spinners n’ont nulle part où aller, et encore moins d’horizon autre que celui des townships du Cap où cette discipline, qui reprend les codes des gangsters locaux, est née. C’est pourtant le spinning qui fera peut-être la différence pour Ethan, jeune garçon livré à lui-même par sa mère toxicomane, forcé pour élever son petit frère de travailler comme chauffeur pour des dealeurs. Sa rencontre avec une bande d’adolescents fans de moteurs débridés lui laisse entrevoir une chance de s’en sortir par le haut, mais Ethan doit d’abord se défaire des liens qui le retiennent auprès des mafieux du coin, et c’est finalement un choix entre le bien et le mal qui finit par se jouer sur le bitume.
Tournée en anglais et en afrikaans dans des coins d’Afrique du Sud que l’on voit rarement à la télévision, Spinners procure un dépaysement certain, qui trouve sa limite dans sa représentation très schématique des gangs sud-africains et la tiédeur d’une intrigue balisée, au sein de laquelle évoluent pourtant de jeunes acteurs – au premier rang desquels Cantona James, dans le rôle d’Ethan – profondément attachants. Au. F.
Série créée par Joachim Landau et Benjamin Hoffman. Avec Cantona James, Chelsea Thomas, Brendon Daniels (Afrique du Sud, 2023, 8 × 52 min). Deux épisodes à 21 heures le lundi, à partir du 24 juin sur Canal+. A la demande sur MyCanal.
« Nightmares and Daydreams » : l’Indonésie de l’autre côté du miroir
Allez-y, tapez ce titre dans le moteur de recherche de Netflix, il est peu probable que la plate-forme vous l’ait spontanément proposé. Cette anthologie de sept histoires fantastiques, parfois horrifiques, vous ouvrira les portes d’un autre imaginaire. Sous l’égide du cinéaste Joko Anwar, dont la réputation d’auteur de cinéma de genre a dépassé les frontières de l’Indonésie, Nightmares and Daydreams (« cauchemars et rêveries », les premiers détiennent ici une majorité écrasante) hante les espaces et les époques du grand pays d’Asie du Sud-Est. De l’intelligentsia de la capitale de nos jours à un misérable village de pêcheurs des années 1980, d’une décharge gigantesque entourée de bidonvilles au modeste foyer d’un électricien, Joko Anwar et ses complices (le créateur de la série n’a réalisé qu’un épisode, le dernier) multiplient les interventions surnaturelles, plutôt démoniaques qu’angéliques.
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