![Alicent (Olivia Cooke) dans la saison 2 de la série « House of the Dragon », créée par Ryan Condal et George R.R. Martin.](https://cdn.statically.io/img/img.lemde.fr/2024/06/13/0/0/6000/4000/664/0/75/0/8a6889d_1718288422505-11003689-824694-4000x6000.jpg)
MAX – À LA DEMANDE – SÉRIE
Telle une location saisonnière, la maison du dragon rouvre pour l’été. Si celui-ci est caniculaire, on y trouvera ce qu’il faut de nuées et d’averses. S’il est pourri, on tentera de se réchauffer aux flammes des monstres que chevauchent les rivaux, qui s’affrontent pour le Trône de fer.
La première saison de House of the Dragon offrait un paysage assez familier pour que les anciens combattants de Game of Thrones y trouvassent leurs aises. Se passant quelques siècles avant la saga que HBO a déroulée de 2011 à 2019, cette nouvelle adaptation d’un texte de George R. R. Martin se distinguait de son épique prédécesseure par la sensation de claustrophobie qu’elle suscitait.
Il faudra attendre le quatrième épisode de cette nouvelle livraison pour retrouver les moments d’hyperspectacle, qui ponctuaient jadis Game of Thrones. Jusque-là, on reprendra la marche vers la guerre civile, qui ne saurait tarder à opposer les deux branches de la dynastie Targaryen.
Reines rivales
Cette longue introduction à la catastrophe est loin d’être dépourvue d’intérêt. Les interprètes ont pris la mesure de leurs personnages, à commencer par les reines rivales. Alicent (Olivia Cooke), la douairière, a imposé son fils Aegon (Tom Glynn-Carney) sur le trône, aux dépens de Rhaenyra (Emma D’Arcy), fille d’un premier lit de son défunt époux. Cette dernière s’est repliée sur Dragonstone, fief de la famille où, en compagnie de son oncle et mari, Daemon (Matt Smith), elle tente de rallier ses vassaux à sa bannière.
Max, la plate-forme du conglomérat Warner-Discovery, qui a phagocyté HBO, ne cesse, à force d’opérations de marketing, d’inciter les spectateurs à choisir entre le camp des noirs (celui de Rhaenyra) et celui des verts d’Alicent, comme si l’on était à l’orée d’un championnat. Il faudrait pour cela que la légitimité de l’une ou l’autre des causes s’impose.
Certes, les deux reines ne manquent pas de noblesse, Olivia Cooke et Emma D’Arcy incarnent, avec une certaine grandeur, leur impuissance, dans cette marche à l’abîme. Mais les hommes se chargent de faire un grand pas en avant : Aegon, capricieux et cruel, se débarrasse d’Otto Hightower (Rhys Ifans), son conseiller retors mais prudent, qui se trouve par ailleurs être son grand-père, pendant que Daemon ourdit un crime atroce, pour terroriser ses adversaires.
Affrontement nocturne
On pourrait, à force d’hémoglobine et d’adrénaline, donner à ce long préambule un tour spectaculaire. De manière inattendue (et les dieux, anciens et nouveaux, savent que l’on a besoin d’inattendu dans le monde des séries), House of the Dragon met plutôt en avant l’ennui dans lequel s’engluent les adversaires Aegon et Daemon.
Il vous reste 23.29% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.