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« L’UE a des mécanismes institutionnels capables d’absorber un choc important. Pour la France, ce sera plus difficile »

Dans un entretien au « Monde », Federica Mogherini, ancienne responsable de la diplomatie européenne et rectrice du Collège d’Europe, revient sur la percée de l’extrême droite en Europe.

Propos recueillis par 

Publié le 05 juillet 2024 à 06h30

Temps de Lecture 2 min.

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Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité entre 2014 et 2019, Federica Mogherini a rejoint le Collège d’Europe en tant que rectrice en 2020. Au sein du plus ancien institut d’études européennes de troisième cycle, l’ancienne ministre des affaires étrangères italienne est au contact quotidien avec les futurs cadres de l’Union européenne (UE), qui rejoindront la fonction publique dans une Europe marquée par la poussée de l’extrême droite.

Pourquoi avez-vous rejoint le Collège d’Europe en 2020 ?

Pour participer à la formation des générations qui vont contribuer à l’intégration européenne. Je vois ce poste comme une poursuite de mon précédent travail, lorsque je dirigeais la diplomatie européenne en tant que haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, entre 2014 et 2019. Avant, je touchais un public très vaste, mais de façon indirecte. Aujourd’hui, je suis en contact direct avec des centaines de jeunes qui travailleront pour les institutions européennes, ou qui, tout simplement, croient dans l’idéal de la construction européenne. Maniaques de l’Europe, ils ne sont pourtant pas eurobéats. Ils peuvent être très critiques vis-à-vis des processus de décision ou de certaines politiques. Quand on a reçu le président de Malte, la première question posée par les étudiants portait sur l’assassinat de la journaliste Daphne Caruana Galizia. L’année dernière, on a reçu un commissaire européen, un étudiant a posé une question tellement technique que le commissaire ne l’a pas comprise ! Pour les jeunes du collège, l’Europe n’est pas un projet visionnaire, mais une réalité opérationnelle.

L’actualité de l’UE a-t-elle des conséquences sur le Collège d’Europe ?

Le collège suit le tempo de l’UE. En 1992, la création d’un nouveau campus du Collège d’Europe en Pologne prépare l’élargissement de l’UE à l’est. Les générations qui ont œuvré au cinquième élargissement de l’UE ont été formées à Natolin, sur le campus inauguré par Jacques Delors. A la rentrée 2024, nous allons inaugurer un campus à Tirana, en Albanie, dans le même esprit : préparer l’adhésion des Balkans occidentaux à l’UE. L’ouverture de ce campus est un symbole très fort.

Inversement, le Collège d’Europe a pu laisser sa marque dans la chronologie de l’UE. On a pour tradition d’inviter des responsables politiques du continent. Bruges est ainsi devenue une tribune pour les leaders européens, avec des discours qui ont parfois marqué l’histoire. Ainsi de la prise de parole de Margaret Thatcher, en 1988, défendant sa vision souverainiste de l’Europe. Plus récemment, en 2022, Ursula von der Leyen a profité de l’arène brugeoise pour appeler l’UE à réagir face aux distorsions de concurrence causées par le plan d’investissement américain, l’Inflation Reduction Act.

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