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A l’approche des élections législatives, la jeunesse LGBT+ se mobilise : « J’ai eu besoin de me retrouver avec des gens qui comprennent l’urgence pour notre communauté »

Dans les Prides qui se multiplient traditionnellement fin juin, « mois des fiertés », les jeunes martèlent leurs inquiétudes, à quelques jours du premier tour des législatives. Pour beaucoup, l’expérience des discriminations doit déboucher sur une forte mobilisation dans les urnes contre le Rassemblement national.

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Publié le 27 juin 2024 à 20h53, modifié le 27 juin 2024 à 20h53

Temps de Lecture 6 min.

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Alexane, 25 ans, drapeau bisexuel sur les épaules et pancarte brandie bien haut, fait sa seconde Pride rouennaise, le 22 juin 2024.

Alors que le cortège de la Pride s’élance dans les rues de Rouen, samedi 22 juin, Alexane, 25 ans, lève sa pancarte vers le ciel. « Le RN [Rassemblement national] c’est comme ton ex, il dit qu’il a changé, mais c’est faux. » La jeune femme, drapeau bisexuel bleu, magenta et lavande sur les épaules, défile pour la deuxième fois dans la capitale normande. Elle constate une Pride « plus politisée que la dernière fois ».

Une impression partagée par de nombreuses personnes habituées à défiler dans la ville aux cent clochers. Suzanne, 27 ans, originaire de Rouen, juge la marche de cette année « plus amère et moins festive ». « Il y a plus de slogans que les autres années et je reçois beaucoup de soutien par rapport à ma pancarte », observe celle qui se définit comme une « femme saphique ». Elle la brandit au-dessus de sa tête : « Protect Queer Lives, Non au RN, Toustes aux urnes le 30/06 et le 07/07 ».

Comme au sein de beaucoup de Prides, la question d’un appel à faire barrage au RN, voire à voter Nouveau Front populaire (NFP), s’est imposée après la dissolution de l’Assemblée nationale, le 9 juin. Le Centre LGBTQI+ de Rouen, qui organise la marche, s’est finalement contenté de la première option. Mais c’est un appel du groupe d’action féministe de Rouen à voter pour le NFP qui, lors des discours liminaires, a suscité le plus d’applaudissements.

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A Rouen, comme à La Rochelle ou à Lille, les appels à voter en faveur du NFP ont été nombreux, même si certaines associations ne sont pas toujours enclines à adopter une posture partisane. « Les cortèges revendicatifs ont été beaucoup plus gros cette année que les années précédentes, confirme Tristan Haute, maître de conférences en sciences politiques à l’université de Lille et spécialiste des comportements électoraux de la communauté LGBT+. Je n’ai pas de souvenir d’une telle politisation des Prides en 2022, alors que la période coïncidait tout autant avec les élections législatives. »

Un enjeu pour le Nouveau Front populaire

Cette politisation de la jeunesse est bienvenue pour la gauche, alors que les 18-24 ans ont été, lors des élections européennes, la seule classe d’âge à placer La France insoumise (LFI) en tête, assez largement devant le RN. Mais si, dans la communauté LGBT+, le soutien aux forces de gauche est d’autant plus marqué, « l’enjeu, pour le Nouveau Front populaire, reste la remobilisation électorale de cette classe d’âge, qui est sujette à une très forte abstention », explique Tristan Haute.

Tarik, tout juste 31 ans et représentant du collectif parisien Les Inverti·e·s, observe un « sursaut » chez les jeunes de sa communauté. « Depuis le 9 juin, on est passé de réunions de trente personnes à plus de soixante-dix à chaque fois. Ça en devient presque des AG », se félicite-t-il. Originellement « de gauche mais apartisan », le collectif a cette fois appelé à s’engager pour le NFP, dans une tribune très suivie par la communauté LGBT+. Dans le même temps, ses membres ont investi les Prides et les milieux festifs pour tracter et encourager au vote. Une première pour nombre d’entre eux.

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