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« Je pratique l’urbex matin, midi et soir, dès que l’envie m’en prend »

« Premières fois » : récits de moments charnières autour du passage à l’âge adulte. Cette semaine, Erwan Tellier, 24 ans, jeune comédien, raconte sa pratique de l’urbex, l’exploration urbaine.

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Publié le 23 juin 2024 à 12h00

Temps de Lecture 4 min.

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La première fois que je pénètre dans un bâtiment abandonné, j’ai 18 ans. Je viens d’emménager à Arras et, comme à mon habitude, je grimpe sur les toits de la ville à la recherche de la plus belle vue. Au loin, j’aperçois un bâtiment qui me semble inhabité et peu entretenu. Il y a une fenêtre qui s’ouvre facilement de l’extérieur. Je m’y glisse doucement et j’atterris dans une discothèque laissée à l’abandon. Une cour intérieure est envahie par la végétation.

Je me rends alors compte que c’est un ensemble de bâtiments qui a été condamné, en plein cœur du centre-ville historique d’Arras. Collé à la discothèque, il y a un ancien sex-shop. Tout est presque intact : il y a les rayonnages de DVD classés par catégorie et, dans une salle en contrebas, de petites cabines individuelles de visionnage surplombées par une télé très ancienne. Je me dis : « Waouh, c’était une autre époque. »

J’ai toujours aimé explorer. Depuis tout petit. J’ai toujours eu ce besoin d’aller plus loin que ce qui était autorisé. Dans mon petit village du Nord, j’ai tout fouillé. Dès qu’il y avait un bâtiment ou une ferme abandonnée, j’essayais de m’y introduire. Puis j’ai appris à faire du parkour, autrement dit à réaliser des acrobaties et à franchir des obstacles tous plus compliqués les uns que les autres.

Finalement, pratiquer l’urbex, c’était une suite logique. Mes obstacles sont alors devenus des usines désaffectées, des maisons délaissées et des souterrains oubliés. Chaque fois que je découvre un nouveau lieu, je me demande ce que je vais y trouver. Il m’est arrivé de rentrer dans des manoirs où tout le mobilier était encore là. Des fleurs desséchées dans un vase, des couverts sur la table à manger. Je ne comprendrai jamais comment ça peut arriver. Comment on peut laisser autant de choses derrière soi quand on part d’un endroit.

Voyage à travers le temps

C’est comme si le temps s’était soudainement arrêté. Tout est calme, l’atmosphère est lourde. Le moindre pas que tu fais résonne dans tout le bâtiment. Ça craque et ça grince. Je me sens comme un explorateur qui voyage à travers le temps. Un peu comme dans Retour vers le futur. Je fouille à l’aide de ma petite lampe et j’arrive à trouver des échos du passé. Des bouts de décoration, des papiers avec des dates, des signatures, des noms. Du matériel que l’on n’utilise plus, comme une machine à écrire. L’intérêt de l’urbex, c’est de comprendre à travers les objets ce qui a pu se dérouler dans un lieu abandonné. Comment les gens vivaient, comment étaient placés les meubles.

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