![Rooftop de l’hôtel Rochechouart, Paris 9e .](https://cdn.statically.io/img/img.lemde.fr/2024/06/14/0/0/4075/5094/664/0/75/0/9252d61_1718353348194-cc-4m0a5601.jpg)
Depuis 1929, l’Hôtel Rochechouart accueille, aux pieds de la butte Montmartre, artistes, curieux et baroudeurs du monde entier. Rénovée par le duo d’architectes décorateurs Festen, cette adresse mythique reçoit aujourd’hui un nouveau type de public. En ce début de printemps, Jeoffroy Jouannet, 26 ans, franchit la façade Art déco de l’établissement.
S’il profite du petit-déjeuner – granola maison, pains et viennoiseries de la boulangerie du coin, café torréfié à Paris, thés bio, confitures confectionnées en Haute-Savoie, fromages AOP – ainsi que de la vue à 360 º sur la capitale, du rooftop, c’est bien pour travailler qu’il est venu. Fondateur d’une agence de conseil, Jeoffroy Jouannet est un adepte de Third Place, une application qui permet de travailler depuis des hôtels quatre et cinq étoiles.
Plutôt que de donner rendez-vous à ses quatre consultants, qui ont tous entre 25 et 35 ans, dans des espaces de coworking, Jeoffroy Jouannet les retrouve dans les halls des hôtels parisiens : « Investir dans un bureau à nous n’a pas de sens, c’est cher, ça ne fait plus rêver. On est en full remote [“en télétravail à 100 %”]. Mais on aime quand même se voir pour garder un esprit d’équipe, au moins une fois par mois. Les espaces de coworking classiques sont froids, parfois il n’y a même pas de fenêtre. On est mieux dans les lobbys d’hôtel : on a un cadre agréable, de grandes tables, des assises confortables, du calme, et un buffet qualitatif. »
Ambiance boudoir, part de gâteau, piscine…
Ancienne avocate en droit immobilier, Laetitia Bô Canavaggio, 31 ans, travaillait pour le géant du coworking WeWork, avant de fonder Third Place. « Je négociais leurs baux commerciaux, pour des montants très élevés. Quand on va dans un espace de coworking classique, on paie le foncier », explique-t-elle. Alors pourquoi ne pas utiliser des espaces où on paie pour un service, plutôt que pour du foncier ? C’est avec cette idée qu’elle lance Third Place en 2022.
« Au départ, j’avais pensé aux restaurants, mais c’est trop bruyant. Et on ne peut pas rester travailler pendant le service. Alors que les lobbys des hôtels sont toujours calmes, et, vu le prix du foncier, les hôteliers veulent rentabiliser ces espaces », explique Laetitia Bô Canavaggio. Après avoir été incubée à Station F (créée par Xavier Niel, également actionnaire à titre individuel du Monde), sa start-up a intégré pour six mois un des programmes de l’Ecole 42.
Mise en ligne en 2022, l’application Third Place donne aujourd’hui accès à une vingtaine d’hôtels quatre ou cinq étoiles à Paris, pour travailler seul ou à plusieurs. En fonction du moment choisi, le télétravailleur a accès à un service spécifique. Au Rochechouart, compter 24 euros pour une matinée et l’accès au petit-déjeuner. Au Diamond, à quelques pas de la gare Saint-Lazare, le pass après-midi, à 20 euros, permet de travailler en profitant d’une boisson chaude et d’une part de gâteau. Ajouter 3 euros pour avoir accès à une salle de sport. La journée entière chez Maison Favart, dans une ambiance boudoir, est à 78 euros, avec petit-déjeuner au buffet, accès à une salle de sport équipée, au sauna et à la piscine.
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