Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Bac philo 2024 : corrigé du sujet « L’Etat nous doit-il quelque chose ? »

Didier Guilliomet, enseignant de philosophie et membre de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public, propose un corrigé d’un des sujets de l’épreuve de philosophie du baccalauréat général 2024.

Le Monde

Publié le 18 juin 2024 à 13h38, modifié le 18 juin 2024 à 16h57

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Mardi 18 juin, les élèves de terminale générale passent l’épreuve de philosophie du baccalauréat. Voici le corrigé d’un des deux sujets de dissertation proposés, réalisé par le professeur de philosophie Didier Guilliomet.

« L’Etat nous doit-il quelque chose ? »

Analyse et enjeux du sujet

Ce sujet mobilise notamment les thèmes du programme suivants : l’Etat, le devoir, la justice, la liberté, le bonheur.

Il s’agit de penser le rapport principalement des citoyens – le « nous » – avec l’Etat, en termes de devoirs que ce dernier aurait à notre égard. On n’oublie pas toutefois que l’Etat a aussi des devoirs à l’égard des étrangers, mais le sujet semble porter plutôt sur la question des droits et des devoirs des citoyens. On notera d’ailleurs que la réponse n’est pas évidente du tout. Le président américain John Fitzgerald Kennedy pouvait ainsi déclarer : « Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays. » (Discours d’investiture du 20 janvier 1961.)

Nous pouvons partir d’une définition de l’Etat comme ensemble des institutions organisant la vie en société. L’Etat est ce qui vient encadrer notre vie. En ce sens, comme l’Etat est une création des individus dans le but de leur permettre de bien vivre en société, il doit bien quelque chose à ceux qui sont à son origine : habituellement on pense à la sécurité, la liberté et la justice.

Lire aussi l’enquête (2023) : Article réservé à nos abonnés Faut-il abolir l’Etat, cet horizon indépassable de nos imaginaires politiques ?

John Rawls, par exemple, dans la Théorie de la justice énonce deux principes : le premier est l’égale liberté de tous, et le second, le fait que les inégalités au sein de la société soient aussi au bénéfice des plus désavantagés – ce qui correspond pour Rawls à la justice sociale. Il y aurait donc pour le citoyen ce qu’on appelle des droits créance, qui lui permettent de réclamer et revendiquer un certain nombre de choses de l’Etat. On peut alors considérer que l’Etat est à notre service, que les politiques sont voués à servir le peuple car l’Etat est une création humaine qui a comme but de nous – les citoyens – permettre de bien vivre en collectivité.

La dette, la faute et les obligations du citoyen

Cependant, faire de l’Etat un simple outil de la vie en commun, n’est-ce pas négliger sa puissance ? L’Etat apparaît comme étant une force supérieure qui vient faire appliquer la loi par sa force.

L’Etat est peut-être une création humaine, mais il est également nécessaire à l’homme. Les hommes ne peuvent pas survivre sans Etat, ainsi, n’est-ce pas plutôt les hommes qui doivent quelque chose à l’Etat ? L’action de l’Etat nous assure une sécurité, nous donne la garantie de ne pas se faire agresser par le premier venu. D’où l’idée de « dette » que l’on peut ici mobiliser. L’Etat nous permettant de sortir d’un état de guerre de tous contre tous, nous lui devons beaucoup.

Il vous reste 32.59% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.