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« Déçu de Parcoursup ? Postulez à nos formations » : la valeur opaque des diplômes de l’enseignement supérieur privé

Alors que la phase d’admission complémentaire de Parcoursup s’ouvre ce mardi 11 juin, des centaines de milliers de familles doivent faire des choix concernant l’orientation de leurs enfants et naviguer parmi l’offre pléthorique de l’enseignement supérieur privé lucratif, qui ne répond généralement pas aux mêmes exigences académiques que le public.

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Publié le 11 juin 2024 à 14h28, modifié le 11 juin 2024 à 17h30

Temps de Lecture 5 min.

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Le Salon de l’éducation nationale Infosup, au parc des expositions de Toulouse, du 21 au 24 novembre 2018.

« Déçu de Parcoursup ? Postulez à nos formations », recommande l’école de commerce privée l’ESGCI aux chalands de passage sur son site Internet. « Nos critères d’admission se fondant entièrement sur l’humain, nous préférons ne pas nous appuyer sur un algorithme », susurre par le même canal Narratiiv, une école de communication parisienne dont les tarifs oscillent entre 8 000 euros et 10 000 euros par an, selon les cursus.

En juin, les filets marketing des écoles de l’enseignement supérieur privé ratissent sur les réseaux à la recherche des milliers de déçus du système national d’orientation postbac – au sein des 945 500 candidats inscrits sur Parcoursup en 2024. « La moitié de nos élèves de première année s’inscrivent en juin », reconnaît Damien Jordan, directeur général d’IPSSI Paris, école privée d’informatique.

Dès la publication des premiers résultats s’ouvre l’immense marché de l’enseignement supérieur, que les acteurs du privé occupent désormais à hauteur de 26 % des effectifs. La plupart des établissements se prévalent d’une reconnaissance de l’Etat, mélangeant à dessein les multiples labels que peuvent accorder le ministère de l’enseignement supérieur et le ministère du travail.

Lire aussi (2023) : Article réservé à nos abonnés L’enseignement supérieur privé, un marché devenu lucratif et illisible

Les lycéens et leurs familles, perdus dans le maquis des offres, ont ainsi bien du mal à évaluer la valeur réelle des formations proposées. Pourtant, « le recensement des écoles reconnues par le ministère par l’Etat est un enjeu de lisibilité majeur », affirmait le ministère de l’enseignement supérieur à l’été 2023, qui promettait la création d’un label censé distinguer les établissements délivrant des formations de qualité. Une année plus tard, le brouillard n’est pas moins dense.

Deux ministères, deux reconnaissances

Quels sont les « critères » qui permettent d’évaluer la qualité d’un établissement ? Il s’agit des « visas » et des « grades » (licence, master, doctorat) adossés à un diplôme, qui est le gage d’une reconnaissance du ministère de l’enseignement supérieur. Ils sont la garantie des qualités pédagogique et académique des formations qui sont contrôlées par des organismes d’Etat, comme le Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (Hcéres), la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion (CEFDG) pour les écoles de commerce ou la Commission des titres d’ingénieurs (CTI).

Les universités, les écoles publiques et les établissements d’enseignement supérieur privés d’intérêt général (EESPIG), sous contrat avec l’Etat, se soumettent aux contrôles de ces organismes. Quant aux établissements privés lucratifs, ils sont peu nombreux à proposer des formations visées ou gradées. Ces derniers préfèrent majoritairement une autre forme de reconnaissance de l’Etat, moins exigeante : celle du ministère du travail.

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