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Pour s’inscrire à l’université à la rentrée 2024, un étudiant devra débourser davantage que l’année précédente : la hausse des frais s’élèvera à 5 euros supplémentaires en licence (175 euros), à 7 euros en master (250 euros) et à 11 euros en doctorat (391 euros). L’annonce des nouveaux tarifs, en hausse de près de 3 %, a eu l’effet d’une douche froide sur les organisations étudiantes, qui alertent sur la précarité d’un nombre grandissant de jeunes.
Après quatre ans de gel, le gouvernement a décidé de réindexer sur l’inflation les frais d’inscription universitaires. « Nous revenons au décret en vigueur », explique, au Monde, Sylvie Retailleau, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, qui rappelle que, « depuis 2017, la cotisation étudiante à la Sécurité sociale n’existe plus, ce qui fait que les frais déboursés pour entrer en licence sont passés de 401 euros, en 2017, à 278 euros, en 2024, soit 123 euros de moins ».
Depuis 2019, la cotisation à la Sécurité sociale a été remplacée par le versement d’une nouvelle taxe, nommée contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), qui s’élevait à 91 euros. A la rentrée 2024, elle s’établira à 103 euros (+ 3 euros par rapport à 2023). Seuls les étudiants boursiers et les apprentis sont exemptés de cette cotisation et des frais d’inscription.
« Le ministère a fait l’effort exceptionnel de geler les droits d’inscription pour protéger les étudiants pendant la période [de la crise] du Covid-19, et pendant les périodes d’inflation importante », poursuit l’entourage de la ministre, mais cette période est révolue dans un contexte d’économies budgétaires.
« On nous a expliqué qu’auprès de Bercy le gel ne passerait pas une année de plus, rapporte Eléonore Schmitt, porte-parole du syndicat majoritaire l’Union étudiante. Ça ne sera évidemment pas la dernière augmentation que nous connaîtrons. A ce rythme-là, avec près de 3 % d’inflation, une licence coûtera 208 euros en 2030, un master 297 euros et une inscription en doctorat 464 euros. »
Des loyers en hausse
Les propos tenus par Emmanuel Macron, en janvier 2022, sont encore dans toutes les mémoires. Devant un parterre de présidents d’université réunis en congrès, le chef de l’Etat avait déclaré qu’« on ne pourra pas rester durablement dans un système où l’enseignement supérieur n’a aucun prix pour la quasi-totalité des étudiants », laissant entendre que de nouvelles formes de financement devaient être trouvées par les universités.
D’après l’Union étudiante, « le gouvernement sait pertinemment ce qu’il fait : il veut dégager les plus pauvres de l’université et ne la réserver qu’à une petite élite ». D’autant qu’à la rentrée, les loyers des résidences universitaires des Crous vont augmenter, eux aussi, à hauteur de 3,5 %. « Tout cela ne sera pas du tout anecdotique dans le budget des étudiants », insiste Eléonore Schmitt.
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