Avec The Flash, au cinéma ce mercredi 14 juin, le personnage de Barry Allen devient pour la première fois le héros d'un film de super-héros qui lui est tout entier dédié. Un long-métrage qui s'est longtemps fait attendre et témoigne de la volonté de Warner et DC Comics de continuer à rivaliser avec les surpuissants studios Marvel dans l'univers des blockbusters. À l'occasion de cette sortie événement de The Flash, GQ a tenté de classer les meilleurs films DC de ces dernières années. De Man of Steel à Joker, en passant par Wonder Woman, la liste est riche en propositions, en très bons films et inoubliables navets.
15. Justice League
Toujours voulu savoir à quoi ressemble un accident industriel au cinéma ? Regardez Justice League. Ce qui devait être le magnum opus du DC Extended Universe (DCEU) a très probablement fini par être celui qu'il l'a poussé au bord du précipice. Réalisé par Zack Snyder, avant qu'il ne doive abandonner la production du film suite à une tragédie familiale (et laisse les commandes à Joss Whedon, réalisateur des deux premiers Avengers), Justice League est une monstruosité à 300 millions de dollars. Un blockbuster aux airs de mauvais pudding, qui ne trouve jamais le ton juste, ne sait pas ce qu'il doit raconter (le personnage de Victor Stone se retrouve sacrifié) et empile les fautes de goût (l'affaire de la moustache de Henry Cavill, effacée par la magie des effets spéciaux). Un film comme on voudrait ne jamais en voir dans sa vie.
14. Shazam ! La Rage des dieux
Les temps sont durs pour le DCEU et ce n'est pas Shazam ! La Rage des dieux, le deuxième opus des aventures du super-héros incarné par Zachary Levi, qui nous fera dire le contraire. Que dire de ce film ? Visuellement insoutenable et surtout jamais drôle, le film de David F. Sandberg est un bel exemple de la panne sèche créative dans laquelle le genre super-héroïque s'est enfoncé au fil des années. Ajoutez à cela une (très) discrète publicité pour Skittles au beau milieu de son climax et vous obtenez un résultat mortifère qui aurait pu enterrer les films de super-héros pour de bon. Avec 133 millions de dollars au box-office mondial, Shazam ! La Rage des Dieux reste également à ce jour la production la moins lucrative de l'histoire du DCEU. Mérité.
13. Black Adam
Cela faisait presque dix ans que Dwayne Johnson souhaitait enfiler le costume de Black Adam et l'on se dit que, peut-être, la superstar américaine aurait dû se résoudre à lâcher le projet en cours de route. La première incursion de l'ex-catcheur dans le monde des super-héros aura été un petit naufrage en règle : un blockbuster inintéressant, étrangement anachronique et surchargé par le sérieux, qui n'aura fait que confirmer une forme de profonde lassitude avec le genre. Censé devenir le gros succès de l'automne 2022, Black Adam a également déçu au box-office avec moins de 400 millions de dollars de recettes dans le monde. Sur les réseaux sociaux, Dwayne Johnson a répété à l'envi que ce n'était pas le cas mais il y a fort à parier qu'on ne le reverra pas de sitôt sauver le monde dans la peau du super-héros.
12. Suicide Squad (2016)
En 2016, la production de Suicide Squad avait suscité d'immenses espoirs pour la suite du DCEU. Après une superbe première bande-annonce qui laissait espérer un film sombre au possible, de nombreux amateurs du genre avaient cru trouver dans le long-métrage de David Ayer la réponse parfaite à Marvel, en prenant un virage violent et désespéré. Malheureusement, Warner a reculé et transformé Suicide Squad en un blockbuster pop et rigolard qui a fait l'effet d'une douche froide. Toutes les idées qui paraissaient intéressantes sur le papier (comme Jared Leto dans le rôle du Joker) ont été reléguées au second plan pour laisser place à un blockbuster vraiment pénible, dépourvu d'idées et d'énergie, se contentant de cocher les cases d'un lourd cahier des charges. Son succès en salle (747 millions de dollars au box-office mondial) n'a pas effacé les critiques incendiaires reçues par le film et une partie du casting n'est jamais revenue pour le second opus réalisé par James Gunn en 2021. Des signes qui ne trompent pas.
11. Wonder Woman 1984
Autres grands espoirs déçus : Wonder Woman 1984. Après un premier volet prometteur, la super-héroïne campée par Gal Gadot est revenue en 2020 dans un film plus ringard que rétro qui fait passer son prédécesseur comme un grand geste artistique. Les raisons de l'échec sont multiples : des méchants inintéressants (dont un Pedro Pascal aux croisements de Lex Luthor et Donald Trump), des sous-intrigues artificielles (l'histoire d'amour avec Chris Pine) et surtout cette durée excessive (2h30 au compteur) qui transforme le visionnage en une expérience de souffrance particulièrement ardue. Sorti en pleine pandémie, alors que de nombreuses salles de cinéma restaient fermées à travers le monde, Wonder Woman 1984 a disparu aussi vite qu'il est arrivé sous nos yeux. Un beau gâchis.
10. Shazam !
Si vous avez lu le début de cet article et la “déclaration d'amour” que nous avions faite à Shazam ! La Rage des Dieux, vous pouvez comprendre que notre affection pour le super-héros n'était pas vraiment au beau fixe avant de le découvrir. Et pour cause, le premier film réalisé par David F. Sandberg ressemblait au tout-venant de la production super-héroïque : vaguement divertissant, drôle par intermittences et finalement très oubliable. Malgré l'abattage comique de Zachary Levi, Shazam ! reste totalement désincarné.
9. Birds of Prey (et la Fantabuleuse Histoire d'Harley Quinn)
Quatre ans après Suicide Squad, Margot Robbie et son personnage d'Harley Quinn se sont offert une virée en solitaire. Birds of Prey (et la Fantabuleuse Histoire d'Harley Quinn) plonge dans l'esprit de l'ex-compagne du Joker, alors qu'elle tente de mettre hors d'état de nuire le redoutable Black Mask (joué par Ewan McGregor). Se rêvant en rollercoaster féministe, à base de clins d'œil pop et de scènes de combat virtuoses, le film de Cathy Yan fait certes preuve d'une grande générosité sur le plan formel, mais il n'en reste pas moins lassant et répétitif. Comme prisonnier de son imagerie colorée et pétaradante, Birds of Prey pâtit de son criant manque d'enjeux dramatiques et ne ressemble qu'à un énième spin-off parfaitement dispensable du DCEU.
8. Aquaman
Le saviez-vous ? Aquaman est à ce jour le film le plus rentable du DCEU et le seul, avec Joker, à avoir dépassé le milliard de dollars de recettes au box-office mondial. Le film de l'excellent James Wan, porté à bout de bras par Jason Momoa, n'est pas tout à fait un chef d'œuvre du genre, mais il a le mérite de ne ressembler qu'à lui-même. Comprenez : une espèce de lessiveuse de 140 minutes qui assume totalement son flot d'effets spéciaux pour imaginer des scènes ou des plans qu'on ne verrait nulle part. Parfois ça marche très bien, parfois ça vire au grotesque. Aquaman ne s'excuse de rien et tente beaucoup, ce qui le rend bizarrement sympathique, à défaut d'être vraiment réussi.
7. Joker
Oui, on sait d'ores et déjà qu'on ne va pas se faire que des amis en mettant Joker au septième rang. Pourquoi donc le film de Todd Phillips, pourtant auréolé du Lion d'or à Venise, se retrouve-t-il si bas dans la liste ? On n'ira pas jusqu'à dire que c'est un mauvais film mais que son statut de grosse machine rutilante, toute entière conçue pour accueillir la performance, au demeurant extraordinaire, de Joaquin Phoenix le rend assez antipathique. Des fulgurances, il y en a de nombreuses dans Joker, sûrement autant qu'il y a de lourdeurs, à commencer par la musique pompière de Hildur Guðnadóttir ou les scènes de danse sursignifiantes censées prouver que Joker est plus qu'un blockbuster. Passé le phénomène, qu'en reste-t-il ? Pour le moment, pas grand-chose. Peut-être que sa suite avec Lady Gaga, prévue pour octobre 2024, saura nous faire changer d'avis.
6. Wonder Woman
Nous entrons dans une zone de turbulence dans ce classement : celle des bons films. Et croyez-nous : avant de découvrir Wonder Woman, jamais aurions-nous pensé que le film de Patty Jenkins pourrait passer ce cap. Sorti en 2017, il reste l'une des belles surprises du DCEU, en assumant un ton plus lumineux et candide que les autres productions super-héroïques, allant vers des terrains où on ne l'attendait pas (le film de guerre) avec un certain panache. Wonder Woman premier du nom demeure imparfait mais suffisamment habité et bien exécuté pour rester en tête.
5. Man of Steel
Il y a presque 10 ans de cela, Zack Snyder ouvrait le grand roman du DCEU avec Man of Steel, sa relecture de Superman. L'univers cinématographique de DC Comics a beaucoup changé entre-temps mais ce premier volet reste à ce jour l'une de ses plus belles réussites. Sa beauté doit beaucoup au talent de faiseur d'images de Zack Snyder, aussi bien dans l'intimité de Clark Kent que dans des grandes scènes d'action. La performance de Henry Cavill et la bande-originale spectaculaire de Hans Zimmer viennent s'ajouter à un ensemble très convaincant.
4. The Batman
Cinquième relecture au cinéma du super-héros créé par Bob Kane et Bill Finger, The Batman constitue l'une des plus éclatantes réussites des films DC Comics. Mis en scène par Matt Reeves (Cloverfield, La Planète des Singes : Suprématie), cette épopée de trois heures immerge le chevalier noir dans un Gotham crépusculaire qui lui donne des airs de film noir des années 50. Cette fois-ci incarné par Robert Pattinson, Bruce Wayne gagne en épaisseur tragique et en violence dans un long-métrage aussi élégant qu'époustouflant qui offre l'impression de redécouvrir totalement le personnage au cinéma.
3. Zack Snyder's Justice League
Un film est-il un objet que l'on peut réparer ? Zack Snyder semble le croire. Encouragé par la pression des fans et le hashtag #ReleaseTheSnyderCut (“Sortez le montage de Snyder”), le réalisateur a décidé d'achever le Justice League qu'il n'avait pas pu terminer suite au décès de sa fille. Le résultat est monumental : un film de près de quatre heures que Zack Snyder conçoit comme une série de tableaux sidérants, où l'épique se mêle enfin à l'humain. Par sa longueur et sa radicalité, Zack Snyder's Justice League décontenance mais fascine aussi, prouvant que le film de super-héros a encore beaucoup à nous montrer.
2. The Suicide Squad (2021)
La suite d'un film détesté réalisé par un cinéaste viré de chez Marvel, en la personne de James Gunn : qu'est-ce qui aurait pu mal tourner ? Projet invraisemblable qui pouvait légitimement craindre le pire, The Suicide Squad aura été une excellente surprise. En dépit de son bide phénoménal au box-office (168 millions de dollars de recettes pour un budget à 185), le blockbuster transforme le genre super-héroïque en un jeu de massacres où toutes les outrances sont permises, des plus grotesques aux plus gores. Sylvester Stallone joue un requin, John Cena un justicier ultra-violent et patriotique tandis que Margot Robbie s'offre ENFIN une grande scène dans la peau de Harley Quinn : on vous le répète, qu'est-ce qui aurait pu mal tourner ?
1. Batman v Superman : l'Aube de la Justice
On en a conscience : c'est un choix qui va provoquer de nombreuses critiques. Batman v Superman : L'Aube de la Justice est l'un des films de super-héros les plus clivants jamais produits et c'est certainement ce qui le rend aussi passionnant et mémorable. En organisant la rencontre musclée des deux super-héros les plus célèbres du catalogue DC, Zack Snyder se donne le droit à toutes les folies dans un film qui a l'ambition d'un péplum, questionnant au milieu d'un déluge d'effets spéciaux (le combat final frôle l'abstraction) la notion de justice, le poids de la rancœur et le trouble du sentiment de devoir dans une Amérique plus paranoïaque que jamais. C'est un film abrasif et incommode qui accepte de montrer des héros sous une facette peu reluisante, violente et névrosée. Sa version longue, qui ajoute 30 minutes au 150 du premier montage, ne le rend que plus fascinant.
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