ÉvènementsPodcasts
Suivez-nous
PUBLICITÉ

Les marchés européens se préparent à l'agitation politique en France

Des personnes se tiennent sur la place de la République en France et réagissent à la projection des résultats du second tour des élections législatives.
Des personnes se tiennent sur la place de la République en France et réagissent à la projection des résultats du second tour des élections législatives. Tous droits réservés Christophe Ena/Copyright 2024. The AP
Tous droits réservés Christophe Ena/Copyright 2024. The AP
Par Tina Teng
Publié le Mis à jour
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Cet article a été initialement publié en anglais

Le second tour des élections françaises prévoit la possibilité d'un parlement sans majorité, la coalition de gauche obtenant de manière inattendue le plus grand nombre de sièges. Malgré les incertitudes politiques, l'euro compense ses pertes initiales.

PUBLICITÉ

Les incertitudes politiques devraient continuer à alimenter la volatilité des marchés en Europe, compte tenu des résultats surprenants des élections françaises de dimanche. Selon les pronostics de sorite des urnes, la coalition de droite du Nouveau Front Populaire (NFP) est arrivée en tête des suffrages exprimés, battant le parti d'extrême droite, le Rassemblement National (RN).

Le NFP a remporté 182 sièges, sur les 577 que compte l’Assemblée nationale, tandis que la coalition présidentielle arrive en deuxième position avec 168 sièges. Le Rassemblement national, dirigé par Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui s'était précédemment hissé en tête du premier tour, n'obtient que 143 sièges.

Bien qu'un gouvernement sans majorité soit le scénario le plus probable pour la France, le Premier ministre, Gabriel Attal, a déclaré qu'il démissionnerait au vu des projections.

Malgré ce résultat inattendu, aucun des deux partis ne devrait obtenir la majorité absolue, ce qui laisse la possibilité d'un parlement sans majorité en France. L'éclatement des pouvoirs politiques fera peser des incertitudes croissantes sur des politiques essentielles, en particulier dans le domaine des finances publiques.

L'euro oscille sur fond d'incertitudes politiques

L'euro s'est considérablement affaibli par rapport aux autres monnaies du G-10 au début du mois de juin, lorsque le président français Emmanuel Macron a appelé à des élections anticipées après la défaite de Marine Le Pen, chef du parti d'extrême droite, aux élections législatives de l'Union européenne.

La monnaie unique a perdu jusqu'à 2 % par rapport au dollar américain pour atteindre 1,0664 au cours de la deuxième quinzaine de juin. La paire a rebondi brusquement pour dépasser 1,08 la semaine dernière après que le premier tour des élections françaises a montré que le parti d'extrême droite de Mme Le Pen n'a pas réussi à obtenir la majorité absolue au Parlement. Cependant, le résultat de dimanche a de nouveau mis la pression sur l'euro, le taux de change entre l'euro et le billet vert ayant d'abord ouvert à la baisse à 1,08 avant de rebondir rapidement à 1,0823.

La résistance de l'euro peut suggérer que les investisseurs sont moins préoccupés par un gouvernement de gauche que par un parti d'extrême droite au pouvoir. Toutefois, les résultats des élections restent la clé du sentiment du marché cette semaine. L'avenir de la France dépendra de la capacité des partis de gauche, dont la France insoumise (extrême gauche), les socialistes et les Verts, à rester unis.

Inquiétudes sur les finances publiques françaises

L'un des dirigeants du NFP, Jean-Luc Mélenchon, a appelé l'alliance à proposer son gouvernement et à refuser toute négociation avec les autres partis. Le programme de l'alliance prévoit d'augmenter les dépenses publiques, de réduire l'âge de la retraite, d'augmenter le salaire minimum et de plafonner les prix des denrées alimentaires et de l'énergie, ce qui pourrait entraîner une augmentation du déficit public. Cela aggravera encore les finances de la France, dont le déficit - 5,5 % de la production économique - est déjà largement supérieur au seuil de 3 % fixé par l'Union européenne (UE) pour 2023.

L'UE a placé le pays sous une "procédure de déficit excessif" en juin, lorsque les élections françaises ont montré que le parti centriste du président Macron était en perte de vitesse. La France doit réduire ses déficits de 0,5 % par an en vertu des nouvelles règles, bien qu'il n'y ait pas de recommandations explicites sur la manière dont les pays devraient réduire le déficit jusqu'à ce qu'une nouvelle commission prenne ses fonctions en novembre.

Les marchés français pourraient être confrontés à des turbulences politiques

Les marchés boursiers européens ont connu une forte reprise après une chute brutale la semaine dernière à l'issue du premier tour des élections françaises, le parti d'extrême droite de M. Le Pen ayant peu de chances d'obtenir un pouvoir monopolistique. La prime de risque sur la dette française, mesurée par les rendements des obligations d'État à 10 ans, a reculé à 3,21 % vendredi, après avoir atteint un sommet de 8 mois de 3,37 % plus tôt dans la semaine. Entre-temps, les secteurs les plus durement touchés, tels que les valeurs bancaires et les actions liées à l'énergie verte, ont connu le rebond le plus marqué. L'indice de référence français, le CAC 40, a rebondi de 2,7 % par rapport à son niveau le plus bas en juin.

Le résultat du second tour de l'élection ne semble pas très différent de celui du premier tour. Les investisseurs peuvent être soulagés par le fait que le parti d'extrême droite est désormais moins susceptible d'influencer les politiques gouvernementales, même si les plans de dépenses de la gauche restent une menace pour la stabilité financière du pays. Cependant, un gouvernement sans majorité pourrait être le meilleur résultat pour le sentiment du marché, car ni la coalition d'extrême droite ni celle de gauche ne peuvent facilement faire passer leurs plans de dépenses élevés.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Elections : le gouvernement français fait marche arrière sur la réforme de l'assurance chômage

Législatives en France : quel effet sur le marché européen de la dette souveraine ?

Marché unique : "Il faut instaurer une liberté de l'innovation", selon Enrico Letta