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Qui est Noham Edje, ce nouveau visage à l’honneur dans la série Ourika ?

Talent d'une troupe théâtrale en éclosion dans Les Amandiers, visage d'un jeune Jean-Louis Trintignant dans Bardot… C'est maintenant à l'affiche d'Ourika, la très attendue série d'action portée par Booba, que Noham Edje figure. Vogue France s'est entretenu en toute confidence avec l'acteur, dont la carrière démarre en trombe.
Noham Edje
Pascal Le Segretain / Getty Images Europe via AFP

Vous ne trouverez pas grand-chose à propos de Noham Edje avant Les Amandiers. Révélé par le film de Valeria Bruni-Tedeschi en 2022, l’acteur de 24 ans enchaîne depuis les apparitions au grand écran comme au petit. Pensez Une affaire d’honneur aux côtés de Roschdy Zem et Doria Tellier ou encore la série Bardot, hommage à l’icône frenchy absolue. Cette année, il s’offre un rôle de choix dans l’un des programmes français les plus attendus de l’année. Co-écrite par le rappeur Booba et l’ancien policier Clément Godard, Ourika diffusait ses deux premiers épisodes en avant-première à Séries Mania la semaine dernière. À l’occasion de l’arrivée de la série sur Prime Video ce 28 mars, Vogue France est parti à la rencontre du nouveau visage en pleine ascension qu’est Noham Edje. Portrait.

Noham is coming” : l’instant de révélation

La posture décontractée, détendue sur un fauteuil vert. C’est avec un regard brillant d’espièglerie que Noham Edje nous accueille. Le vouvoiement mutuel est très vite loin derrière nous, lorsqu’il retrace les premiers souvenirs de sa carrière d’acteur. Noham Edje, avec quelques années de moins, c’était un garçon que l’on reléguait constamment au fait qu’il soit bègue. “Je viens d’un endroit où quand tu bégayes et que tu es plus jeune : on se moque de toi et tu ne peux pas t’ouvrir. Donc, tu dois apprendre à te battre.

À Besançon, sa ville natale, sa mère l’inscrit à un cours de théâtre afin de l’aider à surmonter son trouble de l’élocution. Une expérience dont il garde de bons souvenirs, mais pas forcément un domaine auquel il se prédestinait. Il tatillonne avant de trouver sa vocation : “J’ai eu un parcours très classique : j’ai eu mon bac, puis j’ai fait une fac de sport. La formation ne me convenait pas, donc je me suis tourné vers le droit. Mais j’y ai vite compris que l’école ne me correspondait pas. Je n’avais pas envie de rester assis sur une chaise”. Un an : le délai que lui accorde son père pour trouver sa voie. Et il a essayé.

Le cinéma, ça me plaisait ! Mais c’était tellement loin que je n’arrivais même pas à concevoir d’aller à 5 heures de route de chez moi dans une ville aussi grande que je ne connais pas !”, nous confie-t-il. Mais ce sont les souvenirs de ces cours de théâtre libérateurs qui le poussent à s’installer à Paris, à l’âge de 20 ans. Noham enchaîne les petits boulots, à côté d’une école dans laquelle il ne s’épanouit pas – qu’il délaisse assez rapidement. Une autre chose qu’il enchaîne ? Les castings. “Je voulais réussir. Je refusais de me résigner à ce que je sois parti si loin pour ne rien en faire. Et là, je suis devenu un rat de Facebook. J’ai postulé à une cinquantaine d’annonces, sans avoir beaucoup de réponses.

Un jour, le téléphone sonne : il est sélectionné au casting d’Hanna, une série américaine disponible sur Prime Video. “J’avais réussi à ne pas bégayer et c’était juste fou pour moi. Je m’étais toujours dit : la première étape, c’était de ne pas bégayer et le reste, on voyait plus tard.” Vient le premier jour de tournage, sans accroc, avec quelques bafouillages. L’instant de révélation pour Noham Edje. “À un moment, j’entends un homme derrière la régie dire : ‘Noham is coming’. Cette phrase m’a bouleversé. C'était la première fois de ma vie que l’on m’offrait de la reconnaissance. Pas de l’amour, mais de la reconnaissance.

Brigitte Bardot, Dior et… Ryan Gosling ?

Hanna met les feux aux poudres pour la trajectoire de Noham Edje. En 2022, il rejoint la distribution des Amandiers, film autobiographique de Valeria Bruni-Tedeschi présenté au Festival de Cannes. L’année suivante est la sienne : on retrouve l’acteur dans le long métrage de cape et d’épée, Une affaire d’honneur de Vincent Perez. Dans la série diffusée sur France 2, Bardot, Noham joue Jean-Louis Trintignant, amant de Brigitte Bardot alors mariée à Roger Vadim. Un grand rôle au petit écran pour le jeune homme. “Je me suis intéressé à tout ce qu’il a fait pendant un mois : ses reportages, ses films… J’en suis même venu à imiter sa voix ! (rires) J’arrive sur le plateau : on me dit ‘Ah non, nous on veut quelque chose de très moderne. Tu prends ta voix à toi !’

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C’est justement cette spontanéité qui fait son charme. Parmi ses films préférés, Noham Edje cite aussi bien 300 de Zach Snyder que N'oublie jamais avec Ryan Gosling et Rachel McAdams. Et lorsqu’on le questionne sur son rapport à la mode, il répond avec candeur : “J’adore les vêtements et j’ai l’impression de bien faire avec”. Les cheveux en arrière, une mèche rebelle sur le front, la silhouette gracile soulignée par un col roulé en maille côtelée. Noham Edje a du style. Quelques apparitions dans des magazines parsèment son compte Instagram, avec une marque que l’on voit plusieurs fois. Dior, c’est un peu ma marque de cœur parce c’est simple : dans leurs habits, je me sens bien. J’ai eu l’occasion de collaborer avec plusieurs marques, dont Loewe que j’adore. Mais Dior, c’est vraiment ma marque fétiche. J’espère pouvoir collaborer avec eux plus tard...

Ourika, ou comment écrire la banlieue aujourd’hui

Ourika marque une première pour l’acteur dans le genre policier. Décrite comme un “western urbain”, la série s’inspire des embrasements qui ont animé les banlieues françaises, à la suite des morts de Zyed Benna et Bouna Traoré en octobre 2005. Booba et Clément Godard narrent les aventures de deux frères. Moussa Jebli (Salim Kechiouche) règne en maître sur le trafic de drogue enraciné dans leur quartier. Quant à lui, Driss Jebli (Adam Bessa) quitte la cité pour s’installer à Paris, suivre des études de finance à Sciences Po. Alors qu’il a toujours refusé d’en faire partie, Driss se retrouve à reprendre les affaires familiales contre son gré…

Épopée explosive, Ourika s’affranchit des clichés d’écriture sur les banlieues (et les tourne même en dérision dans la scène d’ouverture). Résultat des courses : la série ne sonne pas faux. “Ce qui est bien avec cette série, c’est qu’elle est écrite par des personnes très authentiques. Ils savent ce qu’ils font. En alliant des comédiens et des individus issus de ces milieux, ils ont réussi à se rapprocher un maximum de la réalité”.

William Granay, jeune policier plein d’ambition, refuse de laisser ce tumulte s’installer de manière pérenne. Une détermination dans laquelle Noham Edje se reconnaît. “William, c’est le même que moi. C’est quelqu’un d’acharné, qui se relève à chaque coup qu’on lui porte. Dans la vie quotidienne, je suis comme ça. J’ai appris qui j’étais, qui je voulais être avec le cinéma. Et j’ai voulu ré-injecter ma personne dans ce policier-là”. Au fil des épisodes, William gravit les échelons jusqu’à arriver au bureau de l’OCRTIS (l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants), une institution qui concurrence le FBI en matière de sphère de compétences, selon l’acteur.

Alors qu'Ourika vient de d'arriver sur Prime Video, Noham Edje esquisse les horizons qui se profilent devant lui, au détour d’une confidence. “J’ai toujours envie de jouer, mais j’ai aussi envie de réaliser. J’ai écrit un film que j’ai très envie de diriger avec Karine Silla (ndlr. co-scénariste d’Une affaire d’honneur). Une comédie sociale sur un jeune issu d’une cité qui intègre Yale. Je ne vais pas en dire trop non plus, mais, ce qui n’était qu’une situation tranquille au départ, part dans tous les sens”. C’est un autre rêve qui nous a appris que l’on n’était pas au bout de nos surprises par Noham Edje. “Rien à voir avec le cinéma, mais je suis un grand fan de sports de combat. Un jour, j’aimerais beaucoup participer à un grand combat sur scène, dans quelques années. Avec autant de gens qui te regardent, tu as la pression. Et quand j’ai la pression, je deviens bon.”

© Mika Cotellon

Ourika est disponible dès maintenant sur la plateforme Prime Video.

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