Interview

Rencontre avec Kiyémis : “Le monde dans lequel on vit n'est pas construit pour nous faciliter à voir le beau, mais heureusement il y a la poésie”

La poétesse, essayiste et désormais romancière Kiyémis se confie sur l'écriture du très beau Et, refleurir, publié aux éditions Philippe Rey.
Portrait de Kiymis
© Philippe Matsas

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C'est en 2018 que la poésie enchanteresse de Kiyémis nous bouscule pour la toute première fois. Dans son recueil À nos humanités révoltées, publié aux éditions Métagraphes, l'écrivaine afroféministe livre une vingtaine de textes sur la migration, la mémoire, le racisme, la sororité, l'amour et l'affirmation de soi. Ses poèmes donnent à saisir la force des mots autant que celle des êtres, ce qu'elle poursuit plus tard dans un essai, Je suis votre pire cauchemar !, dénonçant les mécanismes d’oppression autour des femmes, et notamment de leur corps.

Après cela, c'est dans le genre romanesque que s'est plongée la plume – solaire et incisive – de Kiyémis. Paru en février 2024 aux éditions Philippe Rey, son premier roman Et, refleurir prolonge ses réflexions sur l'épanouissement des femmes. Et c'est celui de sa propre grand-mère dont elle nous parle ici. À travers la figure fictive d'Andoun, elle retrace son histoire des années 1950 à aujourd'hui. Du village camerounais de Nyokon où elle est née et a grandi, au milieu des champs d'arachides, jusqu'à son arrivée en France, Kiyémis fait le récit de cette femme flamboyante qui n'a pas eu peur de croire en son propre avenir. “C'est un cris de foi”, confie l'autrice. “J'ai écrit ce livre pour me rappeler que des gens ont cru avant moi. Et croire de manière folle, lorsque ça n'a aucun sens pour les autres, c'est très puissant. Ça a fait de moi la personne que je suis aujourd'hui.”

Tête-à-tête avec l'autrice et poétesse Kiyémis

Vogue. Peux-tu nous raconter comment est né Et, refleurir ?

Kiyémis. Je rêve de ce roman depuis que je suis petite. Un jour ou l’autre, il fallait que je raconte les mémoires de ma grand-mère. Il se trouve que j’ai rencontré une éditrice qui a adoré À nos humanités révoltées et qui m’a demandé si j’avais une idée de roman. Je lui ai parlé de ma volonté d’écrire sur ma grand-mère, bien que l’idée d’en faire un roman n’ait pas été immédiate, j’avais d’abord des poèmes en tête. Je trouve son histoire fascinante, mais je me demandais en quoi elle pouvait intéresser d’autres personnes. Plus tard, j'ai compris que je voulais raconter la beauté de quelqu’un qui sait rebondir à chaque épreuve.

C’est un personnage tenace.

Complètement. Dans le livre, il y a de nombreuses situations où l’on se demande comment c’est possible… C'est cette capacité à continuer d’avoir la foi pour avancer que je voulais mettre en lumière. J’ai écrit ce livre en humilité.

S’essayer au roman après être passée par l’essai et la poésie, ça a été difficile ?

En toute honnêteté, ça a été très difficile. Il y avait plein de challenges. Écrire une forme longue, ça a peut-être été le moins compliqué car je me suis inspirée d’une vie qui existe et qui est très dense. Par contre, me concentrer sur un travail aussi long a été un vrai changement. Il faut de la discipline pour aller jusqu’au bout. Ensuite, il fallait comprendre l’histoire derrière ce que je racontais, que ça ne soit pas qu'une accumulation d’anecdotes. Je n’avais pas envie de faire quelque chose de fragmenté or la plupart des vies n’ont pas un sens prédéterminé. Il fallait donc identifier un fil conducteur. Ça veut dire, se détacher de l’histoire réelle et créer mon propre personnage. Et en même temps, j’adore ma grand-mère… Je suis très protectrice envers elle. Mais pour pouvoir proposer une histoire qui est véridique, il fallait un peu d’aspérité. Enfin, il y a eu la problématique de la forme. Au départ, je me disais que j’allais écrire une grande épopée poétique, qu’avec des vers. C’était moins intimidant pour moi. Mais à un moment, ça m’a dépassée donc j’ai ajouté des formes narratives. À partir de là, il fallait jauger quelle place allait avoir la poésie dans le livre. Il fallait trouver une pertinence.

Justement, on sent que la poésie irrigue ton écriture du début à la fin. Il n’y a jamais de vraie césure entre ta prose et tes poèmes.

C’était un vrai travail, j'avais peur et il a fallu me faire confiance. Prendre ce que je savais de ce qu’était un roman tout en gardant ce qui me motive dans l'écriture, c'est-à-dire la poésie. J’ai été inspirée par des écrivaines comme Léonora Miano, qui écrit également comme ça.

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Léonora Miano

Comment se sont déroulés les échanges avec ta grand-mère ? Et comment a-t-elle reçu ton livre ?

J’ai eu beaucoup de chance car ma grand-mère n’avait pas de mal à me raconter son histoire. Pendant presque deux ans, j’ai écrit sur mon ordinateur et elle ne voyait rien de ce qu’il se passait. Quand le livre et sorti, elle l’a vu en librairie, elle a vu des gens parler d’elle, certains sont même venus la féliciter. Oui, je l’ai conviée à une ou deux rencontres ! C’est amusant car elle a réagi comme Andoun sans même avoir lu la fin du livre… Elle m’a dit : “Il faut que j’aille sur la tombe de mon père pour lui dire ‘Tu vois papa, je t’avais dit que j’allais devenir quelqu’un.’” Je ne sais pas si c’est grâce au livre en tant que tel, au geste ou à tout ce qui s’est passé ensuite, mais ça l’a rendue très heureuse.

Cela a-t-il créé des discussions dans ta famille ?

Tu ne crois pas si bien dire ! Les gens du village en ont entendu parler, c’est venu dans des conversations WhatsApp… J’ai même retrouvé ma cousine, qui s’appelle Cindy Pooch et qui se trouve être une super chanteuse. Dans le livre, je fais mention d’une chanteuse qu’on aime beaucoup dans ma famille, Grace Decca, et il se trouve que sa nièce est venue à une rencontre en librairie. Elle m’a apporté des fleurs et m'a dit que le livre avait ouvert le dialogue avec sa mère, avec qui elle ne s’entendait plus vraiment. Il y a aussi une fille de Newtown, qui s’appelle Andoun, qui m’a envoyé un message… Elle cherchait sur Internet ce que voulait dire son nom et elle est tombée sur mon livre. Je crois que ça a aussi provoqué des discussions avec ses parents.

Ce roman est également un geste précieux envers toi-même, n'est-ce pas ?

J'ai écrit sur ma famille et j'ai réalisé le rêve de ma grand-mère. D'une certaine façon, j'ai rempli ma tâche. Ça m’ancre dans une lignée. Je me sens très apaisée maintenant. J'ai l'impression que je pourrai écrire sur ce que je veux.

Sur la quatrième de couverture, tu évoques les “rêves déraisonnables” d'Andoun. Est-ce comme ça que tu la décrirais ?

Bien sûr ! Elle est complètement déraisonnable. Je dirais même qu'elle est arrogante. Je trouve ça magistral. C'est miraculeux d'être comme elle, de croire autant qu'elle.

Est-ce que cette croyance ne naît pas dès petite, lorsque son père lui dit qu'elle est spéciale ? Andoun se le répète à différentes étapes de sa vie ensuite. Cette perception d'elle-même participe grandement aux choix qu'elle fait et à la trajectoire qu'elle se dessine.

Andoun s'est créé sa propre légende. À partir du moment où elle se dit qu'elle est spéciale, et qu'elle en est convaincue, qu'est-ce qui nous dit que ce n'est pas vrai ? Parfois, ce n'est pas raisonnable. Je veux dire par là que ce n'est pas rationnel. C'est une croyance un peu désespérée, mais qui lui permet d'avoir des actes téméraires. J'ai moi-même commencé l'écriture lorsque je me suis dit que je voulais être poétesse à plein temps. Je ne sais pas si c'était la meilleure idée du monde – si, bien sûr que ça l'était ! [Rires] – mais c'était très audacieux. Il n'y a rien qui va me confirmer que j'ai raison de faire les choses comme je les fais. Au contraire, ma décision entre parfois en contradiction avec les perceptions, les peurs et les limitations des autres.

On le voit dans l'histoire d'Andoun : être indépendante, c'est un risque.

C'est prendre le risque de s'isoler car vouloir déboussoler sa vie, c'est aussi déstabiliser les autres, y compris sa famille. Andoun a des choses à perdre. Des choses sont sacrifiées. On n'en a pas forcément conscience en tant qu'Occidentaux, mais je suis convaincue que pour recevoir, il faut donner.

Parmi les premières désillusions que ta protagoniste rencontre, il y a ses relations aux hommes, qui vont rapidement la décevoir. Malgré ce constat amer, tu décris l'ambivalence avec laquelle elle cherche leur approbation. Andoun veut plaire. À l'adolescence déjà, quand ils commencent à poser leur regard sur elle, elle note combien cela participe à la valeur qu'elle s'accorde. Devant eux, elle “avait l'impression d'être importante, d'être quelqu'un”.

C'est important de mentionner que cela commence avec son père, qui a l'impression qu'elle est spéciale car elle a la peau claire. Dans un Cameroun post-colonial, et d'ailleurs jusqu'à maintenant, la valeur des femmes est liée à leur beauté. Le fait qu'elle soit claire de peau joue sur la manière dont elle est perçue. Elle le comprend très vite et va en jouer. Elle n'est pas d'une classe sociale aisée, elle n'est pas allée à l'école très longtemps, donc elle doit se servir de sa beauté. C'est un outil. Forcément, il est à double tranchant car il ne fonctionne que si tu considères que la richesse est chez les hommes. S'en détacher est difficile, même lorsqu'elle commence à gagner son propre argent. Elle est dans une société patriarcale : ceux qui décident, ce sont les hommes. À l'époque, c'était très difficile de vivre sans être mariée. Tu ne pouvais pas partir du Cameroun sans la décision d'un homme par exemple. Dans ce contexte, être considérée par des hommes, qui plus est lorsqu'ils étaient puissants, c'était une manière de sortir de sa condition, mais aussi de pouvoir vivre. Si Andoun a été indépendante, c'est parce qu'elle a dû l'être. Et quand on goûte à l'indépendance, c'est difficile de s'en défaire. Elle ne l'aurait pas fait sans raison, ça c'est sûr. Elle a bien conscience que si elle doit “vendre” son indépendance, il faut que ça vaille le coup. Il faut que ce soit pour quelqu'un qui la mette en sécurité, bien que cette notion soit très fluctuante avec les hommes…

Elle a également besoin d'affection.

Andoun a beau être courageuse, elle se retrouve souvent dans des situations difficiles. Elle a besoin d'une stabilité émotionnelle et économique pour pouvoir se sentir bien et, pour elle, cela passe aussi par ses relations avec les hommes. Dans une société où l'on n'a pas appris aux femmes à se sentir stable émotionnellement, être avec quelqu'un qui prend soin de nous, et qui nous dit qu'il nous aime, ça fait du bien. Andoun n'est pas un personnage purement excentrique. Elle est tiraillée par ses rêves d'indépendance et son envie d'appartenance, de faire famille. Comme tu le disais tout à l'heure, ce sont des choses assez contradictoires.

Pour Andoun, être belle, c'est aussi être fière. Cette beauté la fascine continuellement : elle remarque immédiatement l'élégance chez les autres, choisit ses vêtements avec la plus grande attention, opte pour des bijoux qui attirent la lumière, se maquille et se parfume… La beauté est-elle aussi importante à tes yeux qu'à les siens ?

C'est vrai que mon personnage est attiré par le beau. Elle est émerveillée par la beauté des femmes riches, celle des hommes aussi. Ce n'est pas pour rien qu'elle veut ouvrir un salon d'esthétique. Dans mon écriture, j'essaie de voir la beauté partout où elle peut être : dans les paysages, dans la communauté… J'ai écrit un essai sur les codes de beauté, Je suis votre pire cauchemar, juste avant donc ces questionnements me nourrissent. Ensuite, je suis Taureau. Je crois que ça joue... [Rires]

Est-ce un vrai témoignage de la personne qu'est ta grand-mère ?

Oui, ma grand-mère est quelqu'un de souvent très apprêtée. C'est rare que de la voir sortir sans ses bijoux et son rouge. Je me souviens d'une rencontre où elle était venue avec moi : elle avait un ensemble rose et on ne voyait qu'elle. La main character energy, c'est vraiment elle !

La poésie, c'est une manière de garder cette beauté près de toi ?

Je m'autorise à aimer beaucoup de choses grâce à la poésie. Je regarde toujours le ciel avec admiration par exemple… Depuis petite, j'ai la chance de vivre dans des endroits où on le voit bien. C'est le paradis pour moi !

Dirais-tu que la poésie est accessible à tout le monde ?

Je comprends le scepticisme qui entoure la poésie. La manière dont on l'apprend à l'école est très formatée. Souvent, ce sont des poètes morts il y a des centaines d'années et presque toujours des hommes. Ils ont écrit pour leur temps. Lisons des gens qui écrivent aussi pour aujourd'hui. Et rappelons-nous que la poésie n'est pas que dans les livres. C'est important de l'écouter ! Que ce soit dans des podcasts ou des scènes ouvertes. Enfin, il faut accepter de ne pas toujours tout comprendre, de laisser porter, de choisir son interprétation, de prendre ce qu'il y a à prendre et de laisser ce qu'il y a à laisser. C'est une autre manière de lire. Mais quand on n'a pas envie de lire tout un roman, ou quand on est dans un état émotionnel de rupture, de tristesse ou au contraire d'amour et de joie, la poésie peut être un très bel outil. Elle peut être belle, sacrée et divine en même temps que quotidienne et de proximité. Elle peut parler de thèmes auxquels on ne s'attend pas comme Rim Battal qui aborde la sexualité et la pornographie dans son dernier recueil [x et excès, paru aux éditions du Castor Astral en février 2024, ndlr] ou encore Victor Pouchet qui fait un roman-poème sur le café qui est en bas de chez moi [L'option légère, publié en mars 2024 chez Gallimard, ndlr].

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La nature occupe une place centrale dans ton roman. Elle s'invite même dans le titre, Et, refleurir. D'où vient-il ?

L'an passé, toutes mes plantes ont cramé. C'était la canicule, je ne les avais pas assez arrosées… J'écrivais, j'écrivais, et en même temps je les voyais devenir jaunes. Elles étaient presque mortes. En réalité, elles continuaient à vivre mais je ne le voyais pas. Jusqu'à ce qu'elles repoussent et refassent des fleurs. C'est sûrement mon côté poétesse, mais ça m'a émue. On pense souvent le temps de manière linéaire, mais peut-être qu'il est cyclique. Ainsi, il faudrait savourer le temps de la dormance car les choses peuvent toujours se réveiller. Il suffit d'y croire.

Les croyances, autre grand thème de ton histoire ! Dès les premiers chapitres, Andoun est habitée de coutumes et de rêves. Quelle place ont-ils dans ta vie ?

J'ai commencé à écrire petite parce que je voulais continuer mes rêves. Je vivais de grandes aventures et j'ai réalisé que je pouvais les poursuivre avec l'écriture. Cette idée me plaisait beaucoup. Quand je fais des rêves vivaces, je les écris en me disant que je pourrais toujours aller chercher l'inspiration à cet endroit. La question de l'impalpable est certainement moins éloignée dans ma famille que chez d'autres. Croire en ces choses qui sont au-delà de la raison, c'est aussi une manière de faire sens du monde.

S'il y a bien quelque chose en laquelle croit Andoun, c'est la notion de foyer. Qu'il s'agisse de son village natal ou de ses proches, notamment sa fille Freya, elle est constamment ramenée “vers la maison”, comme tu l'écris à la toute fin du roman.

Merci d'avoir tenu jusque là ! [Rires] C'est très drôle que tu me parles de ça car le titre originel du livre, c'est justement ça : Vers la maison.

Et toi, qu'est-ce qui fait ton foyer ?

C'est mon quartier. Le XVIIIème et XIXème arrondissement. Soit un mélange de plein de choses qui n'ont aucun sens. Regardes là où l'on est en ce moment : à la table d'un café, à écouter de la techno dans un quartier afro. Contrairement à ce que l'on peut penser, je trouve que l'on peut vraiment s'enraciner ici. À Paris, je veux dire. Dans ma résidence, je connais le nom de la plupart de mes voisins. J'ai même mon éditrice avec qui je m'entends très bien qui y vit. J'ai ma cantine tibétaine en bas de chez moi. Le marché à deux pas. Je peux tout faire à pied dans ce quartier. Et je m'y sens très vivante. Ça m'ancre beaucoup donc je dirais que c'est ici qu'est ma maison. Mais c'est une vraie question. Avant, ma maison c'était quelqu'un. Et ça s'est fini donc il a fallu que je me construise d'autres repères. Aujourd'hui, je trouve ça très rassurant de me dire que l'on peut avoir une maison en soi. Et ce, même si j'adore être entourée de monde.

À ce propos, es-tu comme ton personnage, entourée de femmes ?

Oh oui ! J'ai une meilleure amie que j'appelle tout le temps. J'ai beaucoup d'amies féminines et j'aime être entourée de femmes de manière générale, qu'elles soient plus jeunes ou plus âgées que moi. Je m'entends très bien avec ma mère et ma grand-mère. Ces relations sont essentielles à mon équilibre. Pendant très longtemps, je pense ne pas avoir pu compter sur l'attraction des garçons pour remplir ma vie. Quelque part, ça m'a donné beaucoup de temps et d'espace pour me construire, profiter de mes amitiés féminines et être en joie ailleurs. Je suis à un moment de ma vie où je connais ces femmes depuis longtemps, parfois une dizaine d'années... Pour être honnête, ce sont mes plus longues relations.

Kiyémis - Et, refleurir

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