Sa grossesse, l’univers et les artistes noirs qui l’inspirent : Keke Palmer se confie

La star de Nope nous parle de la nouvelle étape qui l’attend, de sa façon d’aborder l’avenir et du « soutien incroyable » que son compagnon lui apporte au quotidien.
Robe et chaussures Dior Collier et boucles d'oreilles Cartier Haute Joaillerie
Robe et chaussures Dior Collier et boucles d'oreilles Cartier Haute JoaillerieSteven Klein pour Vanity Fair

Keke Palmer était déjà une star bien avant de crever l’écran dans Nope, l’épopée horrifique du réalisateur Jordan Peele. Sortie en 2022, cette superproduction sur fond de menace venant du ciel a valu une nouvelle consécration à l’actrice qui s’est fait connaître à l'âge de 11 ans sur la chaîne Nickelodeon. Celle qui est aussi chanteuse, animatrice de podcasts et propriétaire d’une chaîne numérique revient sur une année qui l'a marquée à plus d’un titre.

Où êtes-vous en ce moment dans le monde ? 
En ce moment, je suis à New York, une ville que j’adore. Je vis entre ici et Los Angeles, où je travaille la plupart du temps.

Vous avez passé du temps à New York, notamment quand vous avez coanimé l’émission Good Morning America.
J'ai adoré le chapitre GMA !

C’est justement à la télévision, sur le plateau du Saturday Night Live, que vous avez dévoilé votre grossesse.  
En fait, je ne savais pas trop comment l'annoncer. Avoir un enfant, c’est quelque chose de très intime. J'avais l'impression que ce n'était jamais le bon moment, mais je préférais que les gens l’apprennent de moi. Et puis, c'était vraiment amusant de dévoiler mon baby bump pendant mon monologue d’ouverture du Saturday Night Live. Ça fera un bon souvenir pour mon enfant. 

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PHOTOGRAPHIE : STEVEN KLEIN ; STYLISME : PATTI WILSON.

C'est un début légendaire pour votre enfant, en effet ! 
Oui, je suis si heureuse pour lui ! La grossesse est une sacrée expérience. Je me souviens de mon médecin qui me disait : « La grossesse n'est pas une maladie. C'est une chose naturelle ! Inutile d’y aller comme si vous marchiez sur des œufs. » 

Comment votre compagnon, Darius Jackson, vit-il cette nouvelle étape ?
Il est vraiment d’un soutien incroyable au quotidien. C'est une première pour tous les deux et pour l’instant, nous ne sommes pas déçus du voyage. J'ai une carrière très prenante et très solitaire. Faire le Saturday Night Live, par exemple, c'est une chance extraordinaire, mais c’est aussi très difficile pour une multitude de raisons. Déjà, c’est un moment unique dans une carrière, alors ça exige beaucoup de préparation. Je m’y suis donnée à fond et, forcément, j’étais moins présente pour mes proches. Mais Darius, lui, ne m’a jamais lâchée pendant cette période. Il est très altruiste et veille toujours à ce que je me sente aimée et entourée. Je pense que c'est tout ce qu'on peut attendre d’un partenaire de vie. D’autant plus que je n'ai jamais vraiment eu ce genre de soutien de la part de ma famille.

Cette année a aussi été riche en émotion pour vous sur le plan professionnel. Nope a été encensé par la critique. Cette expérience vous a-t-elle changée, ou changé la façon dont les gens vous voient ?
Je pense définitivement que ça a changé la façon dont les gens me voient. Le public ne sait pas de quoi vous êtes capable tant que vous ne sortez pas de votre zone de confort. Depuis vingt ans que je fais ce métier, j'ai changé, évolué et grandi en tant que comédienne. Le fait d'avoir de nouvelles opportunités à plus grande échelle a fait de moi une version encore plus forte de moi-même.

Vous avez également lancé votre propre réseau de télévision, KeyTV, et votre podcast, Baby, This Is Keke Palmer. À quel point vous projetez-vous dans votre avenir professionnel?
J’aimerais pouvoir dire que j’ai une stratégie de malade, mais il y a trop de chances pour que ça tourne mal. J’essaie plutôt de ne pas trop me projeter au-delà d’un mois ou deux, parce que sinon je n’arrive plus à me concentrer sur le moment présent. 
J’ai appris que je faisais le Saturday Night Live trois semaines avant seulement. Au moins, ça m’a permis de me concentrer pleinement sur l’événement et de ne pas penser à l’après. Donc, vous voyez, je ne me projette pas tant que ça. Tout ce qui est arrivé dans ma vie, surtout cette année, a été ordonné par des forces qui me dépassent. Je m'en remets à Dieu, à l'univers, parce que tout ça, je n'aurais pas pu l’écrire, vous voyez ce que je veux dire ? Je n’ai pas une imagination aussi développée. Si on m’avait dit, l'année dernière, que je serai enceinte cette année, je n’y aurais pas cru. J’aurais été heureuse mais à l'époque, ce n’était pas encore à l’ordre du jour.

Sur Twitter, vos fans se sont réjouis de la nouvelle. Vous avez reçu beaucoup d’amour.
Oui ! Cela me donne la vie. [Rires.] Moi qui me produis depuis tellement d'années, ça me touche beaucoup que les gens ressentent ça. C'est énorme. Ça m'apporte tellement de joie de les voir se réjouir de la nouvelle avec moi.

Le public vous apprécie pour de nombreuses raisons. Déjà, il y a vos films et vos émissions. Ensuite, il y a l'honnêteté dont vous faites preuve sur les réseaux sociaux et dans votre podcast. Vous parlez de vos luttes, de vos défauts, de vos pensées quotidiennes. Le fait que tant de gens vous regardent et vous écoutent, est-ce un fardeau ? Un privilège ? Ou les deux ?
Les deux. Bien sûr, je n’ai pas toujours quelque chose de profond à partager. Et quand tout le monde prend ce que vous dites pour argent comptant, ça peut être un peu stressant. Je n’ai pas envie de décevoir, ni d’attirer l'attention sur la mauvaise chose. Alors oui, ça peut être un fardeau parce que je tiens à faire les choses correctement. Il y a une grosse communauté derrière moi et c’est une responsabilité que je ne prends pas à la légère.

Qui sont vos héros dans le métier ?
Le réalisateur Tyler Perry, à 100 %. Je l’admire énormément. Ce qu’il fait, personne ne l’a jamais fait de cette façon. Il montre aux artistes noirs la voie à suivre. Chaque fois que quelqu'un le critique, ça me met hors de moi. C'est injuste, nous avons déjà si peu de créateurs à ce niveau. Les gens attendent de lui qu'il soit le reflet de toute une communauté. Mais il a un art, un style et une vision qui lui sont propres. Il est doué et il a du succès dans ce qu’il fait. Je peux également citer Jordan Peele, Donald Glover et Issa Rae. Il n’y a que l’embarras du choix.
Là où je respecte beaucoup Tyler, c’est qu’il a réussi à faire la chose la plus difficile pour n’importe qui, les Blancs, les Noirs, les hommes, les femmes, tout le monde : il réalise, produit, incarne et distribue ses propres films. C'est ça, la vraie liberté. Il emploie des jeunes, il emploie des gens de couleur, il construit quelque chose. Ça n’a pas de prix. Je veux que les gens comprennent que le vrai pouvoir, c’est cette notion de propriété. C'est travailler pour ne pas avoir à vendre. C'est ce que j'aimerais faire. J'aimerais créer quelque chose qui puisse durer.

Tout sur notre Hollywood Issue : 

Cette interview a été condensée et éditée pour plus de clarté.

Adaptation Sandra Proutry-Skrzypek