Patou (re)débarque à Paris. Alors que la maison française compte déjà une dizaine de magasins au Japon et en Corée du Sud, la marque ouvre enfin une boutique en nom propre dans l’Hexagone. C'est aux Galeries Lafayette Haussmann que le rendez-vous est pris. "Je suis plus que ravi de l'ouverture de notre première boutique en plein cœur de Paris, une ville qui est pour moi une source d'inspiration constante", explique ainsi Guillaume Henry, le directeur artistique. Et il est vrai qu’il était grand temps que Patou retrouve en grande pompe la Ville Lumière.

Patou, maison mythique

Parce qu’impossible d’évoquer l’histoire de la mode française sans évoquer Jean Patou. Né dans la capitale en 1887, le jeune Français fonde sa première maison à 23 ans. C’est définitivement au lendemain de la Première Guerre mondiale qu’il connaît le succès en relançant sa maison éponyme. Fort d’une image de dandy et d’un goût pour la fête, il organise des défilés gigantesques et multiplie les collections. Visionnaire, le créateur applique le premier un monogramme sur ses pièces et habille sa première égérie, la joueuse de tennis Suzanne Lenglen, d’une jupe plissée qui fera scandale mais qui présagera le sportswear. La ligne parfum fait aussi beaucoup parler, notamment JOY, “le parfum le plus cher au monde”.

En 1936, il meurt prématurément d’une crise d’apoplexie mais la maison lui survit et devient un lieu de passage pour de nombreux créateurs. Marc Bohan et Karl Lagerfeld figurent parmi les directeurs artistiques, Jean Paul Gaultier parmi les jeunes qui s'y forment. Dans les années 1980, Christian Lacroix y fait des éclats jusqu’à son départ en 1986 pour fonder sa propre maison. La griffe Jean Patou s’arrête jusqu’en 2018, quand Guillaume Henry est nommé directeur artistique. Après Carven et Nina Ricci, le Français a pour mission d’orchestrer le grand retour de la marque qui a désormais perdu son prénom et s’appelle uniquement Patou.

Le comeback Patou

Chez Patou, Guillaume Henry propose désormais prêt-porter et accessoires jeunes, tendance et accessibles. Une vision dans l’ère du temps de la mythique maison, présentée dans des défilés hors des calendriers (en général aux abords des Fashion Weeks Haute Couture). "Avant d’arriver chez Patou, je connaissais un peu le parcours et l’histoire de Jean Patou, son côté « French Gatsby », et son goût pour l’allure sportive et les belles choses… J’étais aussi très sensible au passage de Christian Lacroix dans la maison, qui a lui-même inspiré ma vocation. Aussi sur une note plus personnelle c’est un nom que j’adore dire et que j’adore entendre, c’est doux, tendre et charmant comme un surnom. Patou c’est beau dans toutes les langues”, nous confiait le créateur. Avec une nouvelle boutique parisienne, Guillaume Henry poursuit ce renouveau Patou. A vos marques. Prêt·e·s ? Shoppez !