Le constat n'est pas reluisant : les géants de la fast fashion pollue terres et océans et exploitent des populations parfois déjà précaires. Mais tout n'est pas perdu pour les fashionistas ! La solution existe depuis belle lurette, son nom ? La seconde main ! Le secteur de la seconde main dans l'industrie vestimentaire est de plus en plus mise en lumière, et vu la situation, ça n'est pas plus mal ! On ne peut, certes, pas tous se permettre d'acheter des vêtements neufs, à la confection qualitative et respectueuse du code du travail ou encore de l'environnement. Alors se rendre en friperie, en dépôt-vente ou en magasins solidaires selon son budget s'impose comme une évidence pour de plus en plus de modeurs et modeuses. Ce changement de lieux de shopping, parfois radical, n'est pas une mince affaire ! Avant de se jeter dans le grand bain, avoir des conseils de chineurs aguerris ne sera pas de trop. Pas de panique, vous n'aurez pas à scroller sans cesse entre blogs et comptes Instagram pour obtenir le parfait tuto. La rédaction de Stylist a rencontré Alexandre, fripier de talent. Fort de son expérience et de sa petite équipe, Alexandre des friperies parisiennes Tucked et Untucked, a roulé sa bosse dans ses semaines de 70 heures, passer à chiner, laver, repasser, montrer ses trouvailles sur les réseaux sociaux. Et il a accepté de partager deux, trois tuyaux pour qu'on y vous tous plus clair ! 

3 conseils de pro pour se mettre aux vêtements de seconde main 

Première mission : Garder l'esprit ouvert... et connaître son sujet !

Si les fripiers et fripières, Alexandre en tête, ont fait leur mission de détruire les aprioris de leur nouvelle clientèle, il faut quand même garder l'esprit ouvert en franchissant la porte d'une friperie ! Petit point lexique : une friperie, c'est un magasin qui vend des vêtements de seconde main, donc souvent déjà portés. C'est un terme parapluie où on retrouve les magasins vintages, les dépôts ventes, les enseignes de vente de stocks ou encore les magasins solidaires. La principale différence pourrait surtout se faire au niveau de la sélection et non pas dans les prix. Des boutiques comme Tucked et Untucked, la sélection est faite à la main. Chaque pièce est donc sélectionnée avant d'être installée en boutiques. Chez la célèbre enseigne Guerrisol en revanche, c'est aux chineurs et chineuses en herbe ou aguerris de faire leurs propres choix dans les reçus en ballots et placées sur les ballots. En bref, tout est une question de préférences. Et pour s'y retrouver, la théorie est parfois aussi importante que la pratique. Lire, se renseigner et connaître les marques vintage qui en valent le coup, c'est un must. L’astuce d’Alexandre ? Remplir son carnet avec un paquet d’annotations sur des marques vintage... pour éviter de louper LA pépite lors d'une virée shopping. Le tout reste d'être prêt à s'essayer à des choses nouvelles. Car contrairement aux magasins de fast fashion, les pièces seront inédites, de friperies en friperies. Le meilleur moyen de faire des affaires ? Essayer les pièces convoitées, se fixer un budget... et pourquoi pas monter un club de shopping ? C’est un travail d’équipe, pour le fripier, alors pourquoi pas pour vous, chineurs.euses en herbe ? Monter une équipe pour se rendre en fripes, si possible avec des fashionistas plus rodées sur le sujet, pourrait être le meilleur moyen de se jeter dans le bain de la seconde main et rendre l’expérience plus agréable !

Deuxième mission : Se libérer des clichés

Les fripes avaient encore il y a quelques années, une réputation assez ternie par l'imaginaire collectif, chez les modeuses comme chez le grand public. Pour mettre les clichés au tapis, rien de mieux que de faire l'expérience de fripes par soi-même ! Dans les friperies où la sélection est faîte main, les pièces sont généralement lavées et préparées à être porter fissa. Mieux, il y a des adresses pour tous les styles... et tous les portemonnaies ! Articles de luxe ou basiques du quotidien, si ça existe, une friperie l'a pour vous. Un dernier conseil by Alexandre ? La fast fashion, tu consommeras beaucoup moins ! Une pièce de "mode jetable" n'a pas autant de valeur qu'une ancienne pièce plus "rare", ni en prix ni en qualité, ça, ce n'est pas possible. En seconde main on a envie d’avoir une pièce qui dure toute sa vie.

Troisième mission : S'y mettre durablement !

On a beau entendre ici et là que la seconde main est un peu la nouvelle tendance qui a pris d'assaut la planète mode. La réalité est toute autre ! Le concept de seconde main est d'déjà ultra présents sur les secteurs du mobilier, de l’art ou de l'électroménager. Seul le vêtement semble stigmatisé même si les friperies existent depuis des décennies, voire des siècles. Plus mode de vie que tendance, l'engouement nouveau pour ce mode de consommation circulaire plus économique que de miser sur des vêtements à la durée de vie limité, plus respectueux de la planète, est porté par les réseaux sociaux. La fast fashion est l'une des industries les plus polluantes au monde, mettre son dressing au vert, avec des pièces de seconde main, semble nécessaire pour de plus en plus de fashionistas. Il était temps !