"Si notre vie nous appartient, il doit absolument en être de même pour notre mort", a défendu la chanteuse Line Renaud à l'Assemblée nationale ce mardi 28 septembre. Lors de cette conférence de presse, la marraine de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), a demandé aux députés de voter un nouveau texte sur le droit à l'euthanasie.

En avril dernier, une proposition de loi, déposée par le député Olivier Falorni (Libertés et Territoires), avait été rejetée après s'être heurtée à des milliers d'amendements, déposés par quelques élus LR. 

Mourir libre et digne

Dans son plaidoyer, elle est revenue sur sa propre expérience pour expliquer ses motivations à faire passer rapidement cette loi. "Je ne connais pas la mécanique parlementaire, par contre je connais la souffrance et j'ai souffert de celle des autres", explique-t-elle.

Je connais la souffrance et j'ai souffert de celle des autres

Elle plaide pour "une fin de vie libre et choisie", elle qui a vu sa mère mourir "dans de grandes souffrances". Line Renaud partage aussi le souvenir difficile de la fin de vie de son mari : "Il demandait tout le temps : 'Quand est-ce que ce sera fini ?'"

Déjà en avril, elle s'était déjà engagée ardemment dans ce projet de loi en publiant sur son compte Twitter sa lettre adressée aux députés, dans laquelle elle affirme avoir vécu "libre et digne". "Je ne peux imaginer mourir enchaînée et contrainte", écrivait-elle.

Un texte décisif

Si le débat autour de l'euthanasie est de nouveau sur le devant de la scène, c'est à la suite d'une demande de quelques 300 députés. En mai dernier, ils ont appelé le Premier ministre Jean Castex  à inscrire à l'ordre du jour cette proposition de loi. 

Vidéo du jour

"Je compte sur vous, votez le plus vite possible, cette fin de vie. (...) Songez à notre dignité et faites que notre liberté demeure entière, jusqu'au dernier souffle, s'il vous plaît, votez ce texte le plus vite possible", martèle Line Renaud avant de poursuivre. "C'est un progrès essentiel qu'on ne doit plus empêcher". 

Songez à notre dignité et faites que notre liberté demeure entière, jusqu'au dernier souffle

Néanmoins, ce texte a peu de chances d'être repris par le gouvernement et mis à l'ordre du jour du Parlement avant la fin du mandant d'Emmanuel Macron. Comme l'explique le journaliste de LCP"le Parlement doit terminer ses travaux fin février, pour cause de campagne présidentielle, ce qui laisse à la réforme peu de temps, donc peu de possibilité, d'être votée avant la fin de la législature".

Dans certains pays européens voisins, l'assistance médicalisée active (droit à l'euthanasie) est autorisée. C'est le cas notamment de la Belgique, de l'Espagne et de la Suisse.